Salé – Les interventions sécuritaires dans le domaine de la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme obéissent à un protocole rigoureux de sûreté et de sécurité, a affirmé jeudi à Salé, le porte-parole de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et de la Surveillance du territoire (DGST), Boubker Sabik.
Lors d’un point de presse organisé par le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), M. Sabik a expliqué que toute intervention, menée sur la base de renseignements disponibles et en coordination avec le BCIJ et les forces spéciales, est régie par un protocole strict destiné à avorter et à neutraliser toute menace terroriste et à protéger les citoyens et leurs biens, ainsi que les fonctionnaires de police et les personnes chargées de cette mission.
Aucune victime n’a été enregistrée parmi les forces d’intervention durant toutes les interventions où le protocole de sûreté a été appliqué, a-t-il assuré, relavant que le cas échéant, il sera procédé au relèvement du niveau de ce protocole exécuté pleinement et avec toute la rigueur requise.
S’agissant de la dernière intervention sécuritaire pour le démantèlement d’une cellule terroriste à Had Soualem, le responsable a relevé que des défis de taille ont été posés en termes, notamment, de présence d’explosifs que les terroristes ont testés d’après des renseignements fournis à ce sujet, d’où la nécessité de recourir aux canidés de police spécialisés dans la détection d’engins explosifs.
Il a rappelé que l’opération d’intervention s’est déroulée avec l’aide de tireurs d’élite qui étaient à bord d’un hélicoptère et sur les toits, de sorte à anticiper toute réaction des suspects qui avaient déjà prêté allégeance à “Daech” et étaient prêts à se donner la mort et à tout faire pour parvenir à leur objectif.
A cet égard, M. Sabik a noté que le recours à des équipes spécialisées pour mener cette intervention est intervenu suite aux données disponibles et compte tenu du degré du danger et du lieu d’intervention.
Il a souligné que les éléments de la cellule terroriste ont choisi la région de Had Soualem du fait que leurs lieux de résidence s’y trouvent, ajoutant à cet égard que certaines cellules terroristes recourent aux zones rurales au lieu du périmètre urbain, convaincues qu’elles échapperaient à la vigilance des services sécuritaires.
Ces éléments se trouvaient à des stades avancés dans l’exécution concrète de leur attentat terroriste à travers notamment la visite des sites pris pour cibles, a-t-il poursuivi, notant que des données fiables ont montré qu’ils ont pris les images de tous les sites et identifié les voies de départ et préparé des schémas approximatifs des endroits de leur position et des passages de fuite.
Concernant l’adoption par les terroristes de la théorie “loups solitaires”, M. Sabik a considéré que ce constat intervient après le durcissement des mesures de sécurité sur les organisations terroristes, devenues plus promptes à exécuter des attentats individuels avec les moyens disponibles à l’instar des attaques au véhicule bélier, des liquidations physiques et la mutilation des cadavres.
Il a affirmé que Daech a investi de nouveaux foyers et zones de tension, notamment au Sahel, dans la corne de l’Afrique et l’ouest du continent, suite à la débâcle qu’elle a subie dans ses fiefs traditionnels en Irak et en Syrie, estimant que la pensée de cette organisation terroriste, qui est toujours présente et qui constitue une menace pour l’ensemble des pays du monde, s’appuie surtout sur la présence cybernétique dont elle jouit.
Par ailleurs, M. Sabik a relevé que les campagnes de propagande sceptiques à l’égard des opérations sécuritaires antiterroristes représentent une menace à la sécurité lorsqu’elles sont “lourdes et intenses”, étant donné qu’elles tentent de contraindre les services sécuritaires à se replier sur eux-mêmes, le but étant que les organisations terroristes puissent continuer à terroriser les innocents et commettre leurs opérations, ce qui relève des “objectifs à des fins multiples”.
Les services de sûreté nationale œuvrent à lutter contre une telle propagande, notamment en communiquant avec les médias et en fournissant des données précises sur les opérations de sécurité et en présentant les objets saisis pour réaffirmer que la menace terroriste est toujours présente et imminente.
Il a mis en avant, à cet égard, le rôle joué par les médias pour rassurer et éclairer l’opinion publique, rappelant que les institutions sécuritaires au Maroc disposent d’officiers chargés de communiquer avec tous les médias pour riposter à ces campagnes de propagande ciblant les citoyens et leur sécurité.
Le responsable a ajouté que “les services de sûreté oeuvrent actuellement à adapter les plans d’action aux défis et enjeux sécuritaires futurs, notamment en ce qui concerne les événements sportifs continentaux et internationaux que notre pays accueillera dans un avenir proche”, ajoutant que gagner l’enjeu sécuritaire sera le pilier majeur garantissant le succès de ces événements et la mise en place d’un environnement sécurisé pour les compétitions sportives.
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