Casablanca – Les participants à un débat organisé mercredi à Casablanca dans le cadre de la la 3ème conférence arabe sur la propriété intellectuelle ont mis en lumière les défis posés par l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine de la propriété intellectuelle, ainsi que les opportunités offertes par cette révolution technologique.
Lors de cette rencontre, tenue sous le thème ‘’Intelligence artificielle dans le domaine de la propriété intellectuelle : Défis et opportunités’’, les intervenants ont unanimement plaidé pour la mutualisation des efforts en faveur de la protection juridique de la propriété intellectuelle des travaux et innovations issus de l’IA.
Dans son intervention, Ali El Khalayla, chef du bureau Moyen-Orient et Afrique du Nord d’INTERPOL, a souligné le rôle désormais important de l’IA dans l’identification de tous les crimes comme c’est le cas pour INTERPOL et ce, à travers, entre autres, la reconnaissance faciale, la cybersécurité ou encore les données analysées par l’IA.
D’où, pour lui, l’absolue nécessité de renforcer la coopération entre les pays membres de cette organisation face au crime, surtout dans le registre de la cybercriminalité et la propriété intellectuelle. Et d’assurer qu’INTERPOL est bien déterminée à apporter l’assistance nécessaire aux pays membres et ce, dans le respect des droits de l’Homme et conformément aux principes d’intégrité et de crédibilité.
Pour sa part, Kristine Bock Pedersen, Directrice de l’École internationale d’enquêteurs sur les atteintes à la propriété intellectuelle (International Intellectual Property Crime Investigators College-IIPCIC ) relevant d’INTERPPOL, a indiqué que cette organisation, consciente de l’importance cruciale de l’IA Dans la lutte contre la criminalité transfrontalière, fournit aux pays membres les techniques et les applications les plus performantes ainsi que des formations renforçant leurs capacités.
Elle a relevé également la nécessité de privilégier une utilisation durable des nouvelles technologies, notamment l’IA dans la lutte contre le crime, à l’appui d’un plan à long terme en coopération avec l’ensemble des organismes, des services de police ainsi que les établissements universitaires et de recherche.
De son côté, Kawtar Elouzi, Responsable des licences technologiques à l’Université Mohammed VI Polytechnique à Benguerir, a relevé que l’intelligence artificielle est une option incontournable grâce à laquelle les start-up parviennent à valoriser leurs produits et à prendre les décisions les plus innovantes.
Et de faire remarquer que l’identification des droits d’auteur dans le domaine de l’intelligence artificielle représente un défi planétaire, insistant sur la nécessité de privilégier sur ce registre le principe de la transparence et de recueillir le maximum d’informations sur le produit devant être protégé.
Elle estime, par ailleurs, que la protection de la propriété intellectuelle nécessite d’en finir avec la fracture existant entre les établissements universitaires, les organismes privés, les détenteurs des brevets ainsi que les institutions législatives, outre la prise d’une batterie de mesures de protection portant notamment sur la publication complète des informations ou encore la valorisation des brevets d’invention.
Autre intervention, celle de la représentante de l’Office de brevets du japon relevant de l’Organisation japonaise de commerce extérieur (JETRO), Kris Angela Reano-Solis, qui a également souligné l’importance de l’IA pour faire face à l’ensemble des défis posés devant cette organisation dans le domaine de la contrefaçon, assurant que la JETRO entretient une étroite coopération avec le secteur privé à travers la confédération des entreprises du Japon et ce, via des sessions de formation et des rencontres en visioconférence.
Il a, à ce propos, fait savoir qu’une entreprise japonaise a réussi en 2022 à concevoir un programme grâce à l’intelligence artificielle qui permet de préserver les droits d’auteur en vérifiant les demande d’obtention des brevets.
Les travaux de la 3ème conférence arabe sur la propriété intellectuelle se sont ouverts ce mercredi sous le thème : “La propriété intellectuelle et les défis de l’intelligence artificielle”, en présence d’experts arabes, nationaux et internationaux.
Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette conférence se tient jusqu’au 1er novembre à l’initiative de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Mohammedia et l’Organisation Arabe pour le Développement Administratif (OADA), relevant de la Ligue des États arabes.
Objectif : mettre en lumière l’importance des droits de propriété intellectuelle pour protéger les données, les œuvres et les innovations conçues à l’aide de l’intelligence artificielle (IA).
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