Kamala Harris, fille d’immigrés qui entend défier Donald Trump aux présidentielles américaines

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Par : Aziz Rami
Washington – Suite à l’investiture officielle de Kamala Harris candidate du parti démocrate aux présidentielles américaines, cette fille d’immigrés propulsée au devant de la scène politique américaine entend défier son rival républicain, Donald Trump, dans une course serrée pour la magistrature suprême des Etats-Unis.

L’ascension politique de Harris, 59 ans, après le retrait du président Joe Biden de sa candidature pour un second mandat, a chamboulé l’échiquier politique américain à trois mois des élections du 5 novembre, amenant le camp Trump à re-calibrer sa campagne.

Avant même son investiture officielle mardi dernier, la candidature de Harris a bénéficié de l’appui de grosses pointures du parti démocrate, à commencer par l’actuel locataire de la Maison Blanche, qui a exprimé son soutien à sa vice-présidente, une femme “expérimentée, forte, compétente”, et a demandé aux démocrates de “s’unir pour vaincre Trump”.

Aussitôt le soutien de Biden exprimé, celui de l’ancien président, Barack Obama est venu consolider encore plus la candidature de Harris, dont la campagne a levé jusqu’ici des centaines de millions de dollars, signe de l’approbation de certains donateurs.

Kamala Harris “fera une fantastique présidente des Etats-Unis et elle a tout notre soutien”, avait écrit l’ex-président sur le réseau X.

Née à Oakland, en Californie, d’un couple d’immigrés, Kamala Harris a été élevée par sa mère, Shyamala Gopalan, une oncologue d’origine indienne, et fervente militante associative, venue aux Etats-Unis poursuivre des études doctorales.

Dans les années 80, Harris s’inscrit à l’université de Howard, une institution historiquement connue pour son accueil des étudiants de couleur, où elle consolide ses connaissances juridiques, affûte ses arguments à l’encontre d’étudiants aux penchants républicains, et fait ses débuts, quoique distants, dans le monde de la politique.

Fraîchement diplômée en droit, Harris intègre, au début des années 1990, le bureau du procureur du comté d’Alameda avant d’être élue procureure de San Francisco, où elle crée l’unité de justice environnementale, et établit un programme novateur pour offrir aux détenus pour consommation de drogue la possibilité d’obtenir un diplôme d’études secondaires.

Le professionnalisme et l’esprit novateur de la procureure quadragénaire paieront bientôt. En 2010, elle fut élue procureure générale de Californie, et chapeaute, à ce titre, le département de justice de l’Etat le plus peuplé des Etats-Unis.

En 2016, elle fait son entrée dans l’arène politique en remportant les élections sénatoriales pour le siège de la Californie sur un programme de lutte contre le changement climatique et d’augmentation du salaire minimum.

Durant son mandat sénatorial, Harris se forge l’image d’une femme forte et déterminée, et se distingue par son opposition farouche aux politiques du président de l’époque, Donald Trump.

Début 2019, elle se porte candidate à l’investiture du parti démocrate pour les présidentielles de l’année suivante, mais se résigne tôt à jeter l’éponge pour se ranger derrière l’actuel président, Joe Biden, qui la choisit colistière. Elle devient ainsi la première femme vice-présidente de l’histoire des Etats-Unis.

Sur le registre de la politique étrangère, Kamala Harris a fait montre d’un soutien infaillible à l’Ukraine. Concernant le conflit au proche-orient, elle n’a jamais dévié de la position de soutien à Israël, tout en affichant de l’empathie envers les souffrance des civils à Gaza, et en appelant à un accord du cessez-le-feu.

Ses positions ayant trait aux relations sino-américaines sont alignées à celles de Biden et qui consistent à chercher à la fois à concurrencer agressivement le géant asiatique et à coopérer sur nombre de questions clés.

Cependant, les détracteurs de Kamala Harris lui reprochent notamment son manque de communication, son incapacité à exposer clairement sa vision de l’avenir du pays et à expliquer aux électeurs comment elle compte améliorer leur niveau de vie. Ils avancent pour exemple son livre “The Truths We Hold”, qui, disent-il, est davantage truffé de platitudes que la majorité des livres écrits par des politiciens.

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