Doha – L’Union arabe de l’électricité (UAE) veut établir un marché arabe commun de l’électricité, conformément à des règles commerciales et techniques claires, afin de garantir une haute compétitivité, a affirmé Abderrahim El Hafidi, directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’Eau potable (ONEE), président de l’UAE.
“Nous ne pouvons avancer dans ce grand chantier que dans le cadre des règles commerciales en vigueur dans le monde”, a souligné M. El Hafidi dans une interview accordée à CNBC Arabia en marge de sa participation à Doha au 7ème Congrès général de l’UAE, estimant que le monde arabe a suffisamment de moyens pour atteindre cet objectif.
Dans ce contexte, il a mentionné que les pays européens, malgré leurs différences politiques, ont conclu un accord pour établir un marché basé sur des règles commerciales, techniques et technologiques claires, relevant que cet accord a donné une forte impulsion à ces pays, favorisant ainsi leur réussite dans l’établissement d’un marché commun européen.
Le président de l’UAE a fait observer que l’interconnexion électrique entre les pays arabes est complètement différente de celle liant les pays européens, indiquant que le Maroc a réussi le processus d’interconnexion électrique avec l’Europe, en particulier avec l’Espagne, où le volume totalise 1.400 mégawatts.
Le Royaume œuvre actuellement à l’ouverture d’une troisième ligne avec l’Espagne et d’une nouvelle ligne avec le Portugal, selon des règles techniques et commerciales claires et explicites, a-t-il fait savoir, notant que l’Union arabe de l’Electricité travaille sur ce modèle afin de repositionner l’UAE et d’accompagner les compagnies d’électricité arabes à y adhérer à travers un cadre commercial clair et réaliste auquel tout le monde adhère.
Abordant la forte demande d’électricité dans les pays arabes et les différences dans la capacité de production, M. El Hafidi a fait constater que la capacité de production électrique est abondante dans certaines régions, tandis qu’elle reste insuffisante dans d’autres. “Cette situation n’est plus acceptable. Le surplus doit être réparti entre les pays”, a-t-il insisté.
S’agissant du soutien des gouvernements arabes aux factures d’électricité face à la hausse des prix de l’énergie et des coûts de production, M. El Hafidi a expliqué que le problème des subventions fait partie des grands obstacles qui entravent la compétitivité arabe.
L’Union travaille sur ce chantier avec un objectif précis, “vu que le soutien d’aujourd’hui entrave le développement des marchés arabes de l’électricité sans contribuer à la création d’un marché arabe compétitif”, a-t-il insisté.
Au cours des quarante dernières années, l’UAE a consenti des efforts importants, “mais son travail n’avançait pas à la vitesse requise, vu que le citoyen arabe a besoin de bénéficier des énergies électriques excédentaires qui existent dans tous les pays arabes”, a-t-il poursuivi, mettant l’accent sur la nécessité de créer un marché commun arabe fort.
D’autre part, il a souligné l’importance d’intégrer l’industrie au secteur de l’énergie et de l’électricité, surtout que le monde arabe a besoin de développer l’industrie des équipements électriques, de réduire le coût de la production d’électricité et de surmonter l’impact des fluctuations du marché des hydrocarbures sur le coût et le pouvoir d’achat du citoyen arabe.
La production d’électricité à partir des énergies renouvelables, éolienne et solaire, dans les pays arabes reste un objectif très important, “c’est pourquoi nous aspirons à ce que la région arabe devienne l’une des grande régions exportatrices de l’électricité verte vers les pays européens, asiatiques et les pays voisins”, a-t-il conclu.
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