Addis-Abeba – La sécurité alimentaire en Afrique constitue une priorité du Maroc dans le cadre de l’action africaine commune, a réitéré, lundi à Addis-Abeba, devant le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) l’Ambassadeur Représentant Permanent du Royaume auprès de l’UA et de la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi.
M. Arrouchi qui intervenait lors d’une réunion du CPS de l’UA consacrée à la sécurité alimentaire en Afrique, a réaffirmé que le Royaume est un acteur engagé dans la tâche de consolidation de la sécurité et de la stabilité régionales et est déterminé à renforcer sa contribution à la défense des intérêts vitaux du continent, aux côtés des pays frères.
Dans cette optique, la sécurité alimentaire devient une question urgente en raison de l’effet combiné de la croissance démographique, de la raréfaction des ressources naturelles et des préoccupations relatives à la qualité des aliments, ainsi que du changement climatique, a relevé le diplomate marocain, soulignant la nécessité impérieuse d’un développement économique et social, et de la durabilité des systèmes de production.
A cet effet, a noté M. Arrouchi, la durabilité des systèmes alimentaires et la bonne nutrition sont des domaines clés de la politique et des engagements du Maroc en matière de coopération Sud-Sud et triangulaire aux niveaux continental et international.
Outre sa place dans la coopération bilatérale, elle est au centre des initiatives pionnières lancées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors du Sommet de l’Afrique pour l’Action qui s’est tenu en marge de la COP22, à Marrakech en 2016, et qui a endossé des initiatives d’importance stratégique et vitale pour relever les défis du changement climatique afin de renforcer les capacités de résilience et d’adaptation du continent et ainsi assurer la sécurité alimentaire et améliorer la nutrition sur le continent, a souligne le diplomate qui conduit la délégation marocaine à cette session.
Conformément à ses engagements, le Royaume a placé la sécurité alimentaire, la nutrition et le développement durable au cœur de son nouveau modèle de développement à l’horizon 2035, a mis en avant le diplomate marocain.
A cet égard, et conformément à l’Agenda 2063, à l’Agenda 2030 et aux engagements de la Déclaration de Malabo de 2014, le Maroc a lancé une série de stratégies sectorielles, dont Génération Verte 2020-2030, les Forêts du Maroc 2020-2030, la Stratégie Pêche et l’Autonomisation économique des femmes et des filles, toutes destinées à améliorer la résilience et la durabilité des systèmes alimentaires, a noté M. Arrouchi.
Les efforts du Maroc pour lutter contre l’insécurité alimentaire et éradiquer la faim ont été couronnés par l’adoption d’un certain nombre de stratégies, notamment la Stratégie nationale de développement durable 2030, la Stratégie nationale de l’eau, la Stratégie nationale de l’énergie 2030, la Stratégie nationale de gestion des risques de catastrophes 2020-2030, le Plan climat national 2030 et le Plan stratégique national d’adaptation au changement climatique, a soutenu le diplomate marocain.
La délégation marocaine a appelé à cette occasion au renforcement des capacités de résilience et d’adaptation sur le continent, l’amélioration de la nutrition, l’objectif étant d’assurer la sécurité alimentaire sur le continent.
La délégation marocaine a également souligné la nécessité d’une action commune en faveur d’une Afrique résiliente et maître de son destin, par des approches sous-régionales et régionales, la promotion de mesures et politiques d’adaptation nécessaires à l’amélioration de la sécurité alimentaire, et la recherche de solutions innovantes à l’urgence de la sécurité alimentaire dans une approche coordonnée, intégrée et multidimensionnelle aux niveaux mondial, régional et national.
La délégation marocaine a aussi réitéré la responsabilité des pays hôtes des camps de réfugiés, de collaborer avec les organes et agences internationaux pertinents pour procéder d’urgence au recensement et à la documentation des réfugiés afin de protéger leurs droits fondamentaux et d’éviter le détournement de l’aide humanitaire et de garantir un accès approprié à la nourriture, à l’aide humanitaire et à l’assistance, d’éviter l’exploitation des réfugiés à des fins politiques et leur militarisation et de veiller à ce que les camps de réfugiés ne deviennent pas des foyers de terrorisme, de crimes organisés et de trafic de drogue.
Elle a en outre souligné l’impératif de s’attaquer aux effets du changement climatique, adopter les politiques nécessaires pour catalyser la transformation économique et structurelle de l’Afrique et accélérer les initiatives visant à renforcer la résilience du continent vis-à-vis les effets du changement climatiques.
La délégation marocaine a aussi plaidé pour un soutien financier prédictible et durable par les États membres et les partenaires de l’UA en vue de donner suite aux engagements de la Déclaration de Malabo de 2014 ainsi qu’aux initiatives visant à renforcer la résilience du continent face aux menaces du changement climatique, en particulier l’initiative “Adaptation de l’Afrique”, l’initiative “Adaptation de l’agriculture africaine”, connue sous le nom de “Triple A”, le projet de “Grande Muraille verte pour le Sahara et le Sahel”, l’initiative “Sécurité, stabilité et durabilité”, l’initiative “Résilience rurale” et l’initiative “Forêts dans la région méditerranéenne et le Sahel”. Il est également pertinent de soutenir les initiatives en faveur d’une coémergence durable de l’Afrique, notamment à travers l’initiative “Énergie renouvelable en Afrique”, la “Conservation de l’écosystème du bassin du lac Tchad”, l’initiative “Croissance bleue”, le “Corridor africain de l’énergie propre” et le “Fonds bleu pour le bassin du Congo” en plus des trois commissions climat dédiées à la région du Sahel, présidée par la République du Niger, la région du Bassin du Congo, présidée par la République du Congo et les États insulaires, présidés par la République des Seychelles.
La délégation a également proposé la création d’une plateforme d’experts africains dédiée à l’examen et le suivi de la stratégie de sécurité alimentaire sur le continent et à la résilience aux changements climatiques.
En 2020, 281,6 millions d’Africains étaient sous-alimentés (21 % de la population du continent), soit une augmentation de 89,1 millions par rapport à 2014,
346,4 millions d’Africains souffrent d’insécurité alimentaire grave, environ 44,4 % des personnes sous-alimentées sur le continent vivent en Afrique de l’Est, 26,7 % en Afrique de l’Ouest, 20,3 % en Afrique centrale, 6,2 % pour l’Afrique du Nord et 2,4 % pour l’Afrique australe, souligne-t-on.
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