Les efforts distingués du Maroc en matière de migration au centre d’une rencontre interactive à la Chambre des Conseillers

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Rabat – La Chambre des conseillers a organisé, lundi, une rencontre interactive préparatoire au premier Forum d’examen des migrations internationales, qui se tiendra du 17 au 20 mai courant à New York en focalisant sur le rôle de premier plan que joue le Maroc dans le domaine de la migration dans ses différentes dimensions et prolongements.

Cette réunion, à laquelle ont pris part les représentants des différents départements concernés, intervient également en perspective de la participation prévue aux travaux de la séance d’audition multilatérale sur les migrations, qui sera organisée par le président de l’Assemblée générale des Nations Unies le 16 mai, à la veille de la tenue du Forum d’examen des migrations internationales.

Lors de cette rencontre, les participants se sont arrêtés aussi sur le travail accompli quant à l’opérationnalisation de la Stratégie nationale d’immigration, les progrès réalisés dans la mise en œuvre des 23 objectifs de la Charte, les contraintes et les points faibles qui nécessitent plus d’efforts pour les surmonter et la mise en relief des opportunités et défis liés aux questions émergentes et aux nouveaux enjeux de la migration, sur fond des répercussions de la pandémie et des effets des changements climatiques, exigeant une mobilisation des partenariats et une coopération internationale en vue de les soulever.

Dans une allocution d’ouverture, le président de la Chambre des conseillers, Naama Mayara, a souligné que cette rencontre est guidée par la Vision Royale exprimée par SM le Roi Mohammed VI dans son message à la Conférence Intergouvernementale sur la migration, tenue en 2018 à Marrakech pour la ratification du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.

Il a rappelé les initiatives du législateur sur la migration lors des années législatives 2016-2017 et 2020-2021, débouchant sur l’adoption du projet de loi 01-19 entérinant l’accord signé le 10 décembre 2018 entre le gouvernement marocain et l’Union africaine qui a donné lieu à la création de l’observatoire africain des migrations à Rabat, ainsi que l’adoption du projet de loi 01-16 approuvant la convention no 143 sur la migration dans des conditions abusives et la promotion de l’égalité des chances et de traitement des travailleurs migrants, outre l’adoption du projet de loi 27-14 relatif à la lutte contre la traite des êtres humains.

Malgré les mesures prises par le Royaume pour garantir une migration sûre, ordonnée et régulière “nous sommes toujours appelés, chacun à sa place, à consentir davantage d’efforts, d’autant plus que le nombre de migrants ne cesse d’augmenter en raison des changements climatiques, des conflits et des guerres, sans oublier l’impact négatif de la pandémie de la Covid-19 sur des millions d’individus dans le monde en général et au sein du continent africain en particulier”, a insisté M. Mayara dans son allocution, lue en son nom par le 1er vice-président de la Chambre des conseillers, Mohamed Hanine.

Dans leurs interventions, les représentants des départements ministériels ont souligné que les questions migratoires constituent un grand défi dans leur gestion, dans un contexte international marqué par des crises économiques et politiques, et un autre contexte régional caractérisé par l’instabilité, qui sont autant de facteurs qui poussent de nombreux individus en quête de sécurité et d’une vie décente à migrer vers des pays sûrs, que ce soit de manière régulière ou irrégulière.

Ils ont relevé, à cet égard, que l’adaptation aux évolutions rapides de la migration a contribué à la mise en place d’une nouvelle politique nationale en matière d’immigration et d’asile, soulignant qu’il s’agit de l’expression d’un projet sociétal moderne qui regroupe de profondes réformes politiques et économiques dans le Royaume, et valorise la voie démocratique fondée sur les valeurs universelles des droits de l’homme.

Par ailleurs, ils ont également évoqué les mesures prises pour faciliter l’intégration des migrants et des réfugiés dans la société, en leur permettant d’accéder à tous les services publics (éducation, santé, logement social, aide sociale et humanitaire, protection juridique, emploi, …), en coordination avec les institutions et départements gouvernementaux et en partenariat avec la société civile.

Les participants ont été unanimes à souligner que la Stratégie nationale d’immigration et d’asile jouisse d’une remarquable reconnaissance de la part de nombreux pays à l’intérieur et à l’extérieur du continent africain, qui ne cessent d’exprimer leur soutien et leur pleine implication dans la dynamique lancée par le Maroc, évoquant aussi les éloges de la plupart des organisations et organismes onusiens pour l’initiative royale visant à réformer le système de migration.

Concernant l’éducation et l’enseignement, les participants ont mis l’accent sur les efforts déployés pour soutenir et faciliter l’intégration des migrants et des réfugiés dans le système éducatif, pour améliorer leur connaissance et leur compréhension des langues et de la culture marocaines, ainsi que pour renforcer les valeurs de tolérance, d’ouverture, de diversité et de non-discrimination au sein de l’école marocaine.

Ils ont également salué les efforts consentis pour lutter contre le décrochage scolaire, encourager la scolarisation des élèves migrants et réfugiés et élargir l’accès des jeunes migrants aux centres de la seconde chance de la nouvelle génération qui offrent une qualification scolaire, une formation professionnelle et un soutien et une orientation pour l’intégration professionnelle.

D’autre part, les intervenants ont pointé du doigt les contraintes qui entravent le parcours d’études des migrants, notamment les difficultés de communication avec les groupes cibles sans des intermédiaires ou des associations de la société civile qui jouent un rôle actif dans ce domaine, les situations de vulnérabilités exacerbées par les conséquences de la pandémie et la faiblesse des mécanismes d’accueil et d’attraction des enfants migrants et réfugiés dans les établissements scolaires en raison de la méconnaissance des aspects organisationnels qui facilitent l’accueil, l’inscription et la poursuite des études pour cette catégorie.

S’agissant de l’intégration des migrants dans le tissu économique marocain, les participants ont indiqué qu’un guide sur l’emploi des employés étrangers a été mis à la disposition des employeurs, précisant que ce guide est basé sur un système d’information qui fournit un ensemble de données sur la procédure et tout ce qui concerne le dépôt des demandes de contrats de travail, dont le délai moyen de réponse à ces demandes n’excède pas 10 jours au plus tard.

Pour ce qui est de la mise en œuvre de la stratégie nationale d’immigration, dans son volet lié à l’insertion professionnelle des bénéficiaires du processus exceptionnel de régularisation, les participants ont indiqué que plusieurs mesures ont été prises, notamment l’ouverture de l’offre de services de l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC) au profit des migrants au niveau de 11 agences locales, précisant que 1.261 contrats de travail de salarié étrangers ont été enregistrés jusqu’à fin septembre 2021, tandis que le nombre des demandeurs d’emploi étrangers enregistrés auprès de l’ANAPEC s’élève à plus de 4.000.

Abordant l’aspect juridique, les participants ont rappelé que le Royaume a soumis le premier rapport relatif à la mise en œuvre de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille en 2013, notant que la délégation ministérielle aux droits de l’homme poursuit le processus de consultation pour la préparation du deuxième rapport périodique relatif à la mise en œuvre de cette convention en vue de le soumettre au comité compétent de l’ONU en octobre 2022 tout en accompagnant la mise en œuvre des recommandations émises par les mécanismes internationaux des droits de l’homme, en particulier le Comité des travailleurs migrants, en coordination avec toutes les parties à la coordination institutionnelle.

La délégation ministérielle, en sa qualité d’administration chargée de l’exécution du plan d’action national dans le domaine de la démocratie et des droits de l’homme, a élaboré un texte actualisé de ce plan, traduisant la réflexion stratégique nationale dans le domaine de la politique migratoire, sous la forme de mesures pratiques qui combinent les aspects législatifs et institutionnels, la sensibilisation, la communication et le renforcement des capacités.

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