Rabat – Le Premier Président de la Cour des Comptes, Mme Zineb El Adaoui, a mis en avant, mercredi lors d’une session conjointe des deux chambres du Parlement, les efforts et mesures “louables” prises par le Maroc, conformément aux Hautes Orientations Royales, dans un contexte national et international en évolution rapide.
Dans un exposé sur les travaux de la Cour des comptes au titre des années 2019 et 2020, Mme El Adaoui a évoqué les changements radicaux imposés par la pandémie du Covid-19, en plus de nombre de facteurs à caractère social, économique et géopolitique, qui ont conduit à revoir de manière “approfondie” les choix stratégiques des pays, notamment en termes de mondialisation et de nécessité de placer l’élément humain et la vie humaine au cœur des priorités des politiques publiques.
Elle s’est arrêtée, dans ce sens, sur les mesures prises au niveau national, à commencer par l’utilisation des moyens financiers du Fonds spécial de solidarité pour le Covid-19, puis l’élaboration d’un plan intégré pour relancer l’économie à travers la création du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, afin de promouvoir les activités productives, en plus d’accompagner et financer différents projets d’investissement.
Selon Mme El Adaoui, l’un des enseignements les plus importants tirés de cette crise est que le Royaume a pu atténuer les répercussions directes de la pandémie principalement grâce à l’esprit d’engagement et de citoyenneté dont ont fait preuve les Marocains, que ce soit durant la période de confinement ou au cours de la campagne nationale de vaccination, ce qui a permis à de nombreuses activités économiques de “se redresser progressivement”.
Elle a fait savoir, dans ce sens, que l’économie nationale a enregistré une croissance de plus de 7% en 2021, après un repli de 6,3% en 2020, notant que le Royaume a maintenu son attractivité pour les investissements étrangers, avec une hausse de 20,5% par rapport à 2020.
En outre, la responsable a indiqué que les réserves en devises du Maroc se sont améliorées, permettant ainsi d’assurer une couverture autour de 6 mois et 22 jours d’importations de biens et services, et ce grâce aux transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger, qui ont atteint un record de 93,3 milliards de dirhams, en hausse de 36,8%.
Néanmoins, l’évolution de la pandémie, les répercussions négatives de la sécheresse, et la capacité de l’économie nationale à résister aux contraintes extérieures, sont des facteurs qui imposent au pays de faire face à des défis majeurs, a-t-elle relevé.
Selon Mme El Adaoui, en tête de ces défis figure le renforcement de la position du Maroc et de sa résilience dans les domaines de la santé, de l’énergie, de l’industrie et de la sécurité alimentaire, en plus de la réhabilitation de l’élément humain et de la mise en place des conditions adéquates pour bénéficier des opportunités offertes par la transformation numérique, ainsi que l’accélération des grands chantiers, à l’instar de la généralisation de la protection sociale à l’horizon 2025, de la réforme fiscale, de la réforme des établissements publics et de la mise en œuvre de la nouvelle charte de l’investissement.
Ces défis incluent également la nécessité de mettre en œuvre le Nouveau modèle de développement, en particulier en ce qui concerne le domaine de la gouvernance et de l’administration publique, notamment en termes d’amélioration des capacités des différents acteurs publics à anticiper de manière stratégique les risques et à les gérer, à adopter des solutions et à mettre en place des projets et approches structurantes à moyen et long terme, a-t-elle ajouté.
Il s’agit également d’élaborer des politiques publiques efficientes et coordonnées, basées sur l’analyse et les données, et visant à réaliser des acquis en matière de développement dans l’intérêt de l’ensemble des citoyens, en plus de l’amélioration de la capacité de l’administration à mettre en œuvre les politiques publiques rapidement et de manière efficace, tout en mettant l’accent sur l’efficience, la bonne utilisation des nouvelles technologies et l’importance de servir le citoyen, a expliqué Mme El Adaoui.
Elle s’est, par ailleurs, penché sur les compétences conférées à la Cour des comptes par la Constitution, notamment le contrôle supérieur des finances publiques et la consolidation et le respect des principes de bonne gouvernance, de transparence et de reddition des comptes des organismes publics, faisant savoir que conformément à la Constitution, les Cours régionales des comptes (CRC) sont chargées d’assurer le contrôle des comptes, la gestion des régions et des autres collectivités territoriales et leurs groupements, tout en exerçant une fonction juridictionnelle en matière de discipline budgétaire et financière.
“Cette rencontre, qui intervient conformément aux dispositions de l’article 148 de la Constitution, est une étape importante dont nous sommes fiers”, a estimé Mme El Adaoui, affirmant qu’elle contribue à mettre en œuvre le principe de responsabilisation et à approfondir le débat public autour des questions de l’administration publique, de déploiement et d’évaluation des politiques et programmes publics, ainsi qu’à proposer des moyens et alternatives à même de garantir un impact positif sur les citoyens, sur l’investissement et sur l’emploi.
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