A Atlanta, un fort plaidoyer pour une mobilisation mondiale contre la corruption

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Atlanta – Dans un monde de plus en plus globalisé, la lutte contre la corruption requiert une mobilisation internationale et un sursaut collectif pour relever les défis liés notamment à la gouvernance et au développement. Tel est l’un des leitmotivs de la 10è Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC) qui se tient cette semaine à Atlanta, aux Etats-Unis.

Des centaines de délégués issus de gouvernements, d’organisations intergouvernementales, d’universités, de la société civile et du secteur privé participent à cette réunion considérée comme une étape importante dans l’examen de la mise en œuvre des engagements mondiaux en matière de lutte contre la corruption, d’autant plus qu’elle coïncide avec le 20è anniversaire de ladite convention.

A cet événement, le Maroc est fortement représenté par une délégation conduite par le président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, Mohammed Bachir Rachdi, et comprenant notamment l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’Office des Nations Unies et des organisations internationales à Vienne, Azzeddine Farhane, le gouverneur, directeur des Affaires politiques au ministère de l’Intérieur, Youssef Ennahi, et l’Inspecteur général des finances, Mohamed Manchoud, outre des représentants de différents départements ministériels et institutions publiques et privées.

La conférence, qui se poursuit jusqu’au 15 décembre, offre ainsi aux États membres l’occasion d’améliorer les formes de coopération en matière de lutte contre la corruption et de renforcer les partenariats internationaux face à un phénomène “évolutif” qui touche, selon l’ONU, toutes les régions du monde.

D’après l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), ce fléau se manifeste sous forme notamment d’abus d’un pouvoir public, d’une fonction ou d’une autorité à des fins privées, par le biais de la corruption, de l’extorsion, du trafic d’influence, du népotisme, de la fraude ou du détournement de fonds. Il coûte à l’économie mondiale 2.600 milliards de dollars, soit plus de 5% du PIB mondial.

“La corruption vole non seulement des ressources mais elle prive les gens d’espoir”, a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, exhortant toutes les parties à profiter de la conférence d’Atlanta pour renforcer la coopération internationale afin de prévenir, détecter et poursuivre la corruption, en partenariat avec la société civile et le secteur privé.

Dans le cadre de la lutte mondiale contre ce phénomène qui a un impact disproportionné sur les personnes les plus pauvres, la Convention contre la corruption est devenue “une norme et un outil universels qui ont servi de base à des réformes juridiques et institutionnelles transformatrices dans de nombreux pays, ainsi qu’à la coopération internationale”, a relevé, de son côté, la directrice exécutive de l’ONUDC, Ghada Waly.

Lors de ce conclave onusien, les projecteurs sont aussi braqués sur l’impact de la corruption sur la dynamique de développement et la protection de la planète. Selon l’ONU, les pays ont de plus en plus du mal à progresser vers les 17 objectifs de développement durable (ODD), notamment à cause de la corruption.

Pour l’organisation internationale, ce fléau alimente la dégradation de l’environnement, notamment l’exploitation minière illégale, la destruction et l’exploitation de la faune, des forêts et des espèces marines, des activités criminelles qui peuvent accroître les profits des groupes criminels organisés. C’est pour cela que la lutte contre la corruption constitue, selon la responsable onusienne, une pierre angulaire des efforts mondiaux pour atteindre les ODD.

Adoptée en octobre 2003 et entrée en vigueur en décembre 2005, la Convention des Nations Unies contre la corruption est le premier et le seul instrument juridiquement contraignant de lutte contre la corruption au monde.

Ratifiée par 190 États membres des Nations Unies, la convention, qui bénéficie d’une adhésion quasi universelle, prévoit la criminalisation d’un large éventail d’actes de corruption, tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale.

Parmi les points à l’ordre du jour de cet événement figure notamment la résolution élaborée et présentée par le Maroc portant sur le “Suivi de la Déclaration de Marrakech sur la prévention de la corruption”.

Adoptée en 2011, la Déclaration de Marrakech est, rappelle-t-on, fondatrice de l’importance de la prévention dans le système de la lutte contre la corruption.

La conférence d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie, sera sanctionnée par l’adoption de mesures préventives, ainsi que par la criminalisation des formes de corruption les plus répandues dans les secteurs public et privé.

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