Dubaï – Les entreprises, les investisseurs, les villes, les États et les régions sont plus nombreux que jamais à prendre des mesures en faveur du climat, mais pas au rythme ou à l’échelle nécessaires pour limiter la hausse des températures mondiales à 1,5 degré Celsius, selon l’édition 2023 de l’Annuaire de l’action mondiale pour le climat publié jeudi lors de la COP28 qui se tient à Dubaï.
“L’action climatique doit s’accélérer partout. La transformation des systèmes, allant de l’énergie et des transports jusqu’à notre relation avec la nature et nos systèmes sociaux, est essentielle pour réduire rapidement les émissions et renforcer la résilience”, a déclaré le secrétaire exécutif d’ONU-Climat, Simon Stiell.
“Une plus grande collaboration entre les Parties et les parties prenantes non-Parties est une opportunité d’améliorer radicalement l’action vers nos objectifs climatiques collectifs”, a-t-il ajouté.
Cet annuaire, le septième produit par les champions de haut niveau, présente l’état actuel de l’action climat mondiale menée par les acteurs non-étatiques (villes, régions, entreprises, investisseurs et société civile).
Il indique, autre autres, que le Global Climate Action Portal – une plateforme qui suit l’action climatique dans le monde entier – compte désormais plus de 32.000 acteurs enregistrés, soit une augmentation d’environ 6 % par rapport à 2022, et près de six fois plus qu’en 2015. Cependant, des lacunes subsistent, à la fois en termes d’augmentation de la couverture géographique et de l’ampleur de l’action climatique du portail lui-même, qu’en ce qui concerne les solutions mises en œuvre par les acteurs non-étatiques.
Dans l’avant-propos de l’annuaire, les champions de haut niveau Mahmoud Mohieldin (Égypte) et Razan Al Mubarak (Émirats arabes unis) ont conjointement appelé à une intensification de l’action climatique au cours de cette décennie.
“Une mise en œuvre efficace – dans le contexte de la réalisation des objectifs de développement durable – est notre objectif commun qui doit être poursuivi selon le principe directeur de la justice climatique. Le bilan mondial est l’occasion d’aller de l’avant, ensemble”, ont-ils écrit.
Parmi les autres avancées clés présentées dans l’édition 2023 de l’annuaire figurent un soutien accru aux villes qui s’adaptent aux impacts du changement climatique, davantage de financements mobilisés pour les groupes marginalisés tels que les peuples autochtones, la publication d’un manuel pour aider les acteurs non-étatiques à aligner leurs politiques sur les objectifs “net zéro”, et le lancement d’un rapport qui explique comment débloquer le financement climatique en Afrique.
L’annuaire 2023 met également l’accent sur la conclusion du premier bilan mondial de la COP28, qui a débuté ce jeudi à Dubaï.
Le bilan mondial est un processus qui permet aux pays et aux parties prenantes de voir où ils progressent collectivement vers la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris sur le changement climatique – et où ils ne progressent pas-.
Les gouvernements doivent prendre une décision sur le bilan mondial lors de la COP28, qui pourra être mise à profit pour accélérer l’ambition dans leur prochaine série de plans d’action climatique prévue pour 2025.
Les acteurs non-étatiques ont partagé leurs idées sur la manière dont les gouvernements peuvent s’unir lors de la COP28 pour apporter une réponse forte à l’inventaire, quia permis de dégager sept messages clés qui pourraient contribuer à la conclusion de l’inventaire mondial :
L’action climatique doit s’aligner sur l’objectif de maintenir à portée de main un monde résilient au changement climatique à 1,5 degré Celsiu; les possibilités d’accélérer l’action climatique existent, mais elles doivent être renforcées; les acteurs non-étatiques sont des partenaires clés dans l’intensification de l’action et de l’ambition en matière de climat; la crédibilité des actions et des engagements des acteurs non étatiques doit être systématiquement assurée; la coopération internationale entre les secteurs et les acteurs, guidée par le principe de la justice climatique, est essentielle à la transformation des systèmes; l’action climatique ne doit pas être cloisonnée; et des flux financiers équitables sont nécessaires dès maintenant.
A rappeler que l’action des acteurs non-étatiques a été encouragée par la désignation de Champions de haut niveau lors de la COP21 de 2015 à Paris et renforcée par le Partenariat de Marrakech lancé à l’occasion de la COP22, l’année suivante au Maroc.
Le partenariat de Marrakech, sous l’égide des Champions de haut niveau, a favorisé la collaboration entre les gouvernements et les villes, les régions, les entreprises et les investisseurs qui agissent sur le changement climatique.
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