Rabat – Les mécanismes du développement des zones montagneuses ont été au centre d’une journée d’étude organisée, jeudi à Rabat, en vue de réfléchir sur les moyens de parvenir à un développement spatial équilibré et équitable.
Cette manifestation a constitué, selon ses organisateurs, une occasion d’examiner et d’initier une réflexion commune sur les moyens d’atteindre la justice sociale souhaitée, à travers un développement spatial équilibré et équitable, conformément aux dispositions de la constitution, qui souligne la nécessité de mobiliser tous les moyens disponibles pour favoriser l’accès des citoyens à tous les services de base sur un pied d’égalité.
Intervenant à l’ouverture des travaux de cette journée, la présidente de la commission des pétitions de la Chambre des représentants, Khadija Zoumi, a estimé que “la société civile marocaine a accumulé de grandes expériences acquises à la faveur de son engagement depuis des décennies dans divers domaines traitant des droits de l’Homme, de la culture, du développement, du volet social, de l’environnement et de la consolidation des valeurs citoyennes.
A travers cette journée d’étude, la commission des pétitions cherche à créer un espace de dialogue et de discussion sur les questions de société les plus importantes, à leur tête la problématique du développement des régions montagneuses au Maroc, eu égard à l’importance du plaidoyer civil, ainsi que l’interaction positive de la Chambre des représentants avec la question de la construction d’un modèle de développement national, adapté aux spécificités spatiales de la montagne, a-t-elle indiqué.
Mme Zoumi a appelé les organisations de la société civile à lancer des initiatives citoyennes dans le domaine de la démocratie participative, plaidant pour l’élaboration de solutions et de propositions et ainsi que pour une contribution à la mise en oeuvre de la démocratie participative, et pour la présentation de résultats fructueux et de recommandations à même de construire une perception claire et compatible pour réduire les disparités spatiales.
De son côté, le Coordinateur national de la Coalition civile pour la montagne, Mohamed Dich, a estimé que cette rencontre vient relancer un processus entamé en 2000 et dans lequel le Maroc s’est engagé suite à la proclamation par l’Assemblée générale des Nations unies de 2002, comme l’année internationale de la montagne.
Concernant le thème choisi pour cette journée “voies de développement dans les zones montagneuses”, M. Dich a relevé que la thématique est “très importante”, dans le sens où la Coalition aspire à ce que le développement soit “juste et équitable” pour remédier au déficit accumulé au sein des régions montagneuses depuis des décennies.
Et de rappeler que ce déficit affecte les ressources naturelles et les activités sociales, comme il affecte le cycle économique et la dynamique sociétale.
M. Dich a, en outre, estimé que “les approches sur lesquelles la Coalition s’est concentrée depuis le début de son action de plaidoyer ont pris en compte l’intégration entre l’approche politique et l’approche législative pour créer ce à quoi elle aspire en termes de croissance et de réalisation de la justice spatiale pour les régions montagneuses.”
Au cours de cette rencontre, de nombreux intervenants ont mis l’accent sur l’importance des zones montagneuses en tant que signe distinctif du domaine national, tant dans les dimensions matérielles qu’immatérielles, mettant en avant leur contribution à l’histoire du Maroc, au façonnement de son identité nationale, ainsi qu’à l’économie et à la diversification des ressources.
Ils ont également souligné le caractère prioritaire des zones montagneuses dans la Charte nationale de l’aménagement du territoire, car elles couvrent le quart de la superficie du pays, abritent près de 65% des zones forestières et fournissent la plupart des richesses en hydriques (70%) ainsi qu’une grande partie de la richesse animale et minérale, sans oublier l’environnement propice au tourisme et à l’activité agricole qu’elles offrent.
Ils ont relevé, dans ce sens, que la première étape à franchir est la promulgation d’une politique de développement des massifs montagneux, qui se traduit par le soutien à l’économie de montagne, à travers un ensemble de lois spéciales, qui concernent l’équipement de base, le secteur de la production agricole, industrielle et touristique ainsi que les domaines environnemental et culturel.
Les intervenants ont également souligné l’importance de créer un fonds spécial pour soutenir l’économie de montagne, dont les ressources seraient dirigées vers le soutien à la production agricole et l’investissement dans d’autres domaines économiques.
Selon eux, l’intérêt pour les régions de montagne est justifié par le fait que ces régions disposent de ressources naturelles et d’importants potentiels de développement et abritent un patrimoine historique et culturel.
Par ailleurs, les participants ont fait observer que la mise en valeur des régions montagneuses et de leurs habitants ne se réalisera pas à travers des mesures partielles, mais plutôt par une politique publique intégrée, tournée vers ces régions, notant qu’”un véritable traitement des problèmes des régions montagneuses et de leurs habitants nécessite l’émission d’une loi spécifique à ces régions dans le cadre d’une approche participative et de l’implication des partis politiques”.
La rencontre scientifique a été marquée par la participation d’une pléiade d’universitaires et d’experts dans le domaine du développement rural et de l’aménagement du territoire, de chercheurs et d’acteurs associatifs intéressés par le développement des zones montagneuses, en présence de plusieurs parlementaires.
Cet article Chambre des représentants: Journée d’étude sur les mécanismes du développement des zones montagneuses est apparu en premier sur MAP Express.