Rabat – Les groupes et groupement parlementaires d’opposition à la Chambre des représentants ont mis l’accent, lundi à Rabat, sur la nécessité de préserver le pluralisme politique ainsi que l’équilibre et l’intégrité institutionnels, au service d’un “horizon national partagé”.
Lors d’une conférence de presse en clôture de la session d’automne de la première année législative de la onzième législature 2021-2026, les groupes et groupement parlementaires d’opposition, formés par le groupe socialiste, le groupe haraki, le groupe du progrès et du socialisme et le groupement justice et développement, ont fait part de leur inquiétude face aux “pratiques qui s’opposent à l’esprit de la constitution, depuis la formation du gouvernement et de la majorité parlementaire”.
Ainsi, les présidents de ces groupes et du groupement, en l’occurrence Abderrahim Chahid (groupe socialiste), Driss Sentissi (groupe haraki), Rachid Hammouni (groupe du progrès et du socialisme) et Abdellah Bouanou (groupement justice et développement), ont critiqué les pratiques de la majorité gouvernementale qui prône la logique du nombre au détriment d’une logique démocratique qui priorise le pluralisme.
Dans la même veine, ils ont appelé à la nécessité de mettre en place une réforme urgente et profonde du règlement interne de la Chambre des représentants, de manière à préserver le pluralisme et à respecter les droits de l’opposition.
S’agissant de l’action parlementaire, les intervenant ont critiqué la négligence du gouvernement à l’égard de leurs importantes initiatives législatives, notamment en ce qui concerne les propositions de loi soumises par l’opposition, dont le nombre s’élève à 59, soit plus de 85 % du total des propositions, tout en qualifiant de “médiocre” la performance législative du gouvernement lors de la session d’automne.
Ils ont relevé, dans ce sens, que le nombre de projets de loi approuvés par la Chambre des représentants n’excédait pas trois textes législatifs (la loi de finances de 2022, la loi de liquidation relative à l’exécution de la loi de Finances au titre de l’année budgétaire 2019, et la loi organique relative à la nomination à de hautes fonctions), ainsi que 14 accords.
Après avoir constaté « l’absence » de communication du gouvernement avec l’institution parlementaire, les partenaires sociaux et l’opinion publique, ils ont critiqué le non-respect du délai constitutionnel pour la tenue de la séance mensuelle consacrée aux questions orales adressées au Chef du gouvernement sur la politique générale, notant que seules deux séances ont été tenues au courant de quatre mois.
Les groupes et groupements parlementaires de l’opposition ont également reproché au gouvernement l’absence de certains ministres aux séances de questions orales ainsi que le “très peu” de réponses aux questions écrites adressées par les parlementaires de la Chambre des représentants.
S’agissant des questions sociales d’actualité, les parlementaires de l’opposition ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’approche de justification du gouvernement face à la tendance inquiétante de l’augmentation des prix du carburant et des prix de la plupart des produits de consommation de base, ainsi que l’absence d’initiatives concernant l’exercice de ses attributions en termes d’intervention pour contrôler les prix et atténuer l’impact des fluctuations du marché international, dans le but de protéger le pouvoir d’achat des citoyens, particulièrement les plus vulnérables.
Ils ont également critiqué l’action tardive du gouvernement concernant la prise des mesures nécessaires pour garantir la sécurité énergétique, hydrique, médicamenteuse et alimentaire, et à gérer le stock stratégique du Royaume dans tous ces domaines, et le manque d’initiative concernant le soutien des agriculteurs qui souffrent des répercussions de la pandémie.
Les membres des groupes et groupements parlementaires de l’opposition ont enfin réitéré leur volonté à œuvrer aux côtés des autres composantes de la Chambre et dans un esprit de coopération et de complémentarité avec le gouvernement, pour permettre au Parlement d’exercer pleinement ses fonctions et pouvoirs conformément aux dispositions de la Constitution en matière de législation, de contrôle et d’évaluation des politiques publiques et de diplomatie parlementaire.