Addis-Abeba – Le Maroc a toujours privilégié la voie de la coopération régionale, interrégionale et internationale, axée sur les principes de la responsabilité commune et partagée pour répondre aux menaces pluridimensionnelles que posent le phénomène de la criminalité transnationale organisée, a affirmé, vendredi à Addis-Abeba, l’Ambassadeur Représentant Permanent du Royaume auprès de l’UA et de la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi.
Le diplomate marocain qui intervenait lors d’une réunion du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), consacrée à la criminalité transnationale organisée et la sécurité en Afrique, a souligné que le Royaume joue également un rôle important en termes d’échange d’expertise et de renseignements financiers à travers son Unité de Traitement du Renseignement Financier (UTRF), et ce dans le cadre du partage des renseignements financiers avec les cellules internationales chargées de la lutte contre le blanchiment des capitaux, relevant que le Maroc a signé plus de 80 accords et partenariats dans ce domaine depuis 2014.
Au moment où on tient cette réunion, et dans le cadre des efforts du Royaume en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, le Maroc s’apprête à accueillir la réunion de la coalition internationale contre le groupe terroriste «Daesh» le 11 mai 2022 à Marrakech, a indiqué M. Arrouchi qui conduit la délégation marocaine à cette session.
Le diplomate a noté que la criminalité organisée en Afrique est devenue un sujet de préoccupation internationale ces dernières années, eu égard aux importantes cargaisons de cocaïne et des armes légères qui ont été détectées transitant par l’Afrique.
La criminalité transnationale organisée, notamment le trafic d’armes, la traite des personnes, le trafic de migrants, de déchets toxiques, de médicaments frauduleux, de cigarettes, menace la stabilité et le développement dans le Continent. Ainsi, la lutte contre le crime organisé demeure une pré-condition à la consolidation de la paix, de la sécurité et de la stabilité politique, a soutenu la délégation marocaine.
Le meilleur rempart contre la criminalité transnationale organisée, en-deçà de la coopération interétatique et l’implication du l’appareil onusien, réside pour chaque pays dans la promotion d’un développement humain durable, la mise en place d’institutions démocratiques stables et légitimes et une bonne gouvernance aux plans économique et social, a noté la délégation marocaine.
La délégation marocaine qui a exprimé la profonde préoccupation face à la menace croissante que représente la criminalité transnationale organisée, en particulier par ses liens de plus en plus directs et sa collusion avec le terrorisme, l’extrémisme violent et le séparatisme, a souligné l’impératif du renforcement de la coopération intra et interrégionale en tant que prérequis d’une lutte efficace contre la criminalité organisée qu’il soit au niveau continental et international.
La délégation marocaine a également prôné l’adoption des mesures de prévention de la criminalité et de réforme de la justice pénale, en accordant une attention particulière à la coopération continentale et au partage des informations en matière de lutte contre la criminalité transnationale organisée, le renforcement de la coopération internationale et le rapprochement avec les partenaires internationaux en vue de l’obtention d’un soutien technique et financier, la participation à des forums régionaux, continentaux et internationaux et l’accélération des accords d’extradition et d’entraide judiciaire.
La délégation marocaine a aussi appelé à réduire à néant la capacité des organisations terroristes et d’autres groupes armés non-étatiques, y compris les insurgés et les groupes séparatistes, à financer leurs activités par le biais d’activités criminelles telles que la drogue et les substances psychotropes, le trafic d’êtres humains, le trafic d’armes, entre autres formes de criminalité transnationale organisée.
Elle a en outre souligné la nécessité de préserver le caractère civil des camps des réfugiés et de combattre le flux, la prolifération et le trafic illicite des armes et des substances psychotropes à l’intérieur de ces camps.
La délégation marocaine a mis en garde la communauté internationale contre la détérioration de la situation socio-économique et humanitaire en Afrique, particulièrement dans les camps de réfugiés ou une telle situation favorise l’émergence de jeunes fanatisés et radicalisés, étant donné qu’elle contribue à la propagation de l’extrémisme violent parmi ces jeunes en manque de perspectives d’avenir.
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