Par Maria Mouatadid
Paris – Située à une trentaine de kilomètres au sud-est de Paris, la Grande Mosquée d’Évry-Courcouronnes s’impose majestueusement dans le paysage urbain et religieux de l’Essonne comme un véritable chef-d’œuvre de l’architecture marocaine, symbolisant depuis son édification en 1994 un pont cultuel entre le Maroc et la France.
Par son envergure et sa prestance, cette mosquée est aujourd’hui l’une des plus grandes d’Europe. Elle incarne, au fil des années, une véritable fierté pour la communauté marocaine mais aussi pour tous les habitants d’Évry-Courcouronnes et sa région, qui voient en elle un symbole fort du vivre-ensemble, puisque le hasard a fait qu’elle se situe dans une ville multiconfessionnelle qui abrite la seule cathédrale de France construite au XXème siècle et une synagogue inaugurée en 1981. C’est dans cet esprit de tolérance et de communion qu’un Iftar collectif y a été organisé, mercredi, en présence notamment de l’ambassadeure du Maroc à Paris Samira Sitail, du maire de la ville Stéphane Beaudet et de nombreuses personnalités.
Édifiée sur une superficie totale de 7.000 m², dont 5.525 m² construits, la mosquée d’Évry-Courcouronnes est à la fois un lieu de culte et un centre islamique. Sa conception architecturale est issue de la pure tradition marocaine : stuc, zellige, marqueteries et bois sculpté, sol dallé de marbre, qui témoignent du savoir-faire ancestral des artisans marocains, avec un minaret qui culmine à 25 mètres de hauteur, rappelant les joyaux architecturaux édifiés dans le Royaume.
“Cette mosquée, construite dans le pur style architectural islamique marocain, incarne les valeurs d’ouverture et d’humanisme de l’Islam”, a indiqué, dans une déclaration à la MAP, Khalil Merroun, recteur de la Grande Mosquée d’Évry-Courcouronnes.
“Nous Marocains nous incarnons un islam authentique, celui de l’altérité et le respect de l’autre”, a souligné le recteur, précisant que “chaque musulman doit contribuer à faire connaître cet islam paisible”.
Il a, à cet effet, insisté sur la nécessité de former la jeunesse pour qu’elle puisse porter ces valeurs et les transmettre.
C’est dans ce sens que la mosquée reçoit des imams en provenance du Maroc, notamment au mois de Ramadan afin de répondre aux besoins en orientation religieuse des fidèles qui y affluent en grand nombre.
Ces imams marocains qui comblent “un vide spirituel” se distinguent notamment par leur pondération et leur maitrise des règles de récitation du Coran, a souligné M. Merroun, également président de l’Union des mosquées d’Île-de-France (UML).
De son côté, le maire d’Évry-Courcouronnes, Stéphane Beaudet, a indiqué, dans une déclaration similaire, que cette mosquée, avec son architecture typiquement marocaine et son rôle au sein de la ville, est un élément essentiel du patrimoine local faisant partie intégrante d’une ville qui accueille diverses religions et cultures.
Il a, en outre, mis en lumière les changements apportés à l’enceinte de la mosquée, qui, autrefois masquée par des murs, est aujourd’hui plus ouverte grâce à des grilles qui relient la mosquée aux jardins environnants.
Ce changement, selon lui, symbolise une plus grande transparence et une volonté de rendre la mosquée accessible aux habitants, reflétant une ouverture entre les différentes communautés.
Le Centre Culturel Islamique d’Évry-Courcouronnes, dont fait partie la mosquée, abrite également un pôle d’enseignement, “l’école Al Houda”, qui comprend plusieurs salles de cours, dédiées à l’apprentissage de la langue arabe et des valeurs islamiques. Il dispose aussi d’une grande salle de conférence.
Labellisé “Patrimoine du XXe siècle” en 2011, le Centre a bénéficié de travaux d’aménagement et d’embellissement avec le soutien du Royaume depuis 2017.
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