Vienne – L’ambassadeur représentant permanent du Maroc à Vienne, Azzeddine Farhane, a mis en avant lundi le succès de la réunion ministérielle à Marrakech de la Coalition mondiale contre Daech, relevant qu’elle a marqué “une étape importante dans la poursuite de l’engagement et de la coordination internationale dans la lutte contre” ce groupe terroriste.
“La réunion ministérielle constitue une étape importante dans la poursuite de l’engagement et de la coordination internationale dans la lutte contre Daech, en consacrant, pour la première fois à son ordre du jour, une session dédiée à l’Afrique, ayant permis aux pays de la coalition, un échange franc et un dialogue fructueux entre toutes les délégations sur les défis sécuritaires auxquels fait face le continent africain”, a affirmé M. Farhane qui présentait la déclaration du Maroc lors de la session de la Commission des Nations Unies pour la Prévention et la Justice Pénale (CCPCJ).
En effet, a-t-il rappelé, “Daech détient l’infâme record de devenir le groupe terroriste le plus meurtrier du monde en 2021, et l’Afrique est devenue sa principale cible, subissant 41% de toutes les attaques de Daech dans le monde”, notant que “le Sahel, à lui seul, abrite les groupes terroristes qui se développent le plus rapidement et qui font le plus de victimes dans le monde, comptant 35% de morts dus au terrorisme dans le monde en 2021, contre seulement 1% en 2007, ce qui nécessite l’appropriation, par les Etats, de politiques et de stratégies antiterroristes efficaces”.
“La réussite de cette Conférence qui a été sanctionnée par la Déclaration de Marrakech, est le résultat de l’engagement du Maroc dans le cadre de sa co-présidence, pour trois mandats consécutifs, le Forum Global de Lutte contre le Terrorisme, dont il est membre fondateur”, a, par ailleurs, fait remarquer l’ambassadeur qui évoquait la contribution du Royaume aux efforts internationaux de lutte contre le terrorisme.
M. Farhane a indiqué, dans ce sens, que ce forum a adopté deux documents de bonnes pratiques portant sur les domaines de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme violent pouvant mener au terrorisme, ainsi que sur la lutte contre le lien pouvant exister entre terrorisme et criminalité transnationale organisée.
D’autre part, et dans le cadre de son partenariat avec les Nations Unies, le Maroc abrite, depuis 2021, le premier Bureau des Nations Unies pour la Lutte contre le terrorisme et la formation en Afrique, qui offre des formations sur la lutte antiterroriste, le maintien de l’ordre, la gestion de la sécurité aux frontières, la prévention de la présence de radicaux, et les droits de l’Homme dans la lutte contre le terrorisme, afin d’aider les pays du continent africain à se mettre à niveau et à rendre plus efficaces leurs activités de lutte contre le terrorisme, a-t-il soutenu.
Dans la continuité de ses efforts pour promouvoir la paix et la sécurité régionale, le Maroc a inauguré, fin mars dernier à Dakhla, un Centre International de Recherches sur la Prévention des Enfants Soldats, a-t-il ajouté.
“En effet, l’implication du Maroc dans les efforts visant à lutter contre le recrutement des enfants-soldats est motivée par l’adoption, en 2020, des Principes de Vancouver qui encadrent la protection des enfants en temps de conflits et met un terme à leur exploitation par les groupes et milices armées dans le monde, étant précisé que la proportion d’enfants vivant dans des zones de conflit et qui risquent d’être recrutés et utilisés par des groupes armés a triplé, passant de moins de 5% en 1990 (99 millions d’enfants) à plus de 14% en 2020 (337 millions d’enfants)”, a-t-il poursuivi.
Lors de cette 30ème session de la CCPCJ, M. Farhane a réaffirmé, par ailleurs, l’engagement du Maroc pour une mise en œuvre optimale de la Convention contre la criminalité transnationale organisée et ses protocoles additionnels en tant qu’instruments internationaux en la matière, soulignant que ces instruments représentent un cadre juridique complet et un référentiel international valide, pour lutter collectivement contre les problèmes liés à la criminalité transnationale organisée.
Dans cette optique, a-t-il dit, le Maroc, qui a élaboré une stratégie multidimensionnelle et globale visant à prévenir le crime et à garantir la justice pénale, a placé la lutte contre le terrorisme en tête de ses priorités sécuritaires et a développé une stratégie holistique et intégrée de lutte contre le terrorisme basée sur un système à trois piliers : le renforcement de la sécurité intérieure, la lutte contre la pauvreté et la réforme du champ religieux.
Dans son intervention, M.Farhane s’est attardé, de même, sur les efforts soutenus et distingués déployés par le Maroc dans le cadre de la politique migratoire, laquelle s’érige en un modèle de gestion à la fois responsable et solidaire, et qui repose sur trois principaux piliers : la solidarité, la responsabilité et la coopération internationale.
Dans un autre registre, il a rappelé l’adoption par le Maroc, depuis 2016, d’une loi relative à la traite des êtres humains ayant pour objectif d’adapter la législation nationale à celles internationale, notamment au Protocole sur la traite des personnes de la Convention des Nations Unies de lutte contre la Criminalité Transnationale Organisée.
Dans cette dynamique, le Maroc a lancé, le mois de mars dernier, le premier Plan d’Action National sur les Femmes, la Paix et la Sécurité, a-t-il relevé, ajoutant que ce Plan s’inscrit dans le cadre du Projet Royal pour la promotion de l’égalité hommes-femmes comme fondement d’une société juste, démocratique et égalitaire.
“L’ampleur grandissante des phénomènes de l’immigration illégale, de la traite des personnes et du trafic de drogue et d’armes exige, plus que jamais, une coopération interétatique renforcée et une plus grande implication des organisations sous régionales, régionales et internationales pour combattre efficacement le fléau de la criminalité internationale organisée”, a-t-il plaidé.
Dans ce contexte, le Maroc est convaincu, a affirmé l’ambassadeur, de la capacité et l’expertise de l’ Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour coordonner l’action collective de la communauté internationale en vue de promouvoir une coopération solidaire et inclusive entre tous les acteurs concernés, en l’occurrence les Etats et les différentes organisations internationales et régionales et les institutions internationales.
Il s’agit en fait de mettre en place une stratégie globale et intégrée visant à neutraliser la propagation de la criminalité transnationale organisée, stopper les activités illicites de tout genre des réseaux mafieux et améliorer le climat de sécurité dans les pays et les régions concernées, a-t-il dit.
“En définitive, le meilleur rempart contre la criminalité organisée, au-delà de la coopération interétatique et de l’implication du système onusien, réside pour chaque Etat dans la promotion d’un développement durable, la mise en place d’institutions démocratiques stables crédibles et légitimes, ainsi que d’une gouvernance respectueuse de l’Etat de droit aux plans économiques et social”, a-t-il ajouté.
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