Abidjan – L’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi en Côte d’Ivoire, M. Abdelmalek Kettani, a souligné, mercredi à Abidjan, que la politique étrangère du Royaume du Maroc en Afrique prône un développement intégré et mutuellement bénéfique.
Intervenant dans le cadre d’un “Café géopolitique” placé sous le thème “La politique africaine du Royaume du Maroc : Principes et pratiques”, M. Kettani a rappelé la nature des relations ancestrales qui unissent le Maroc et les pays africains, des liens soutenus et durables qui ont permis l’établissement d’importantes relations bilatérales.
La Constitution marocaine actuelle (2011) du Royaume donne un rôle de premier plan à l’identité et au patrimoine africain du Maroc et met l’accent sur les racines profondes du pays sur le continent, a indiqué le diplomate marocain, qualifiant l’année 2017, date du retour triomphal du Royaume dans sa famille institutionnelle de l’Union africaine (UA), d’exceptionnelle.
Même après son retrait de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1984, le Royaume est resté très proche de nombreux pays africains, et en particulier lors de diverses circonstances difficiles en tant qu’ami fidèle et allié, a tenu à rappeler M. Kettani lors de cette rencontre marquée par la présence de plusieurs personnalités d’horizons divers (politique, économie, culture…).
Sur le plan diplomatique, l’Ambassadeur a noté que le renforcement et la consolidation des relations avec l’Afrique subsaharienne sont devenus la priorité de la politique étrangère du Maroc, laquelle a évolué vers une nouvelle approche de coopération basée sur le développement de partenariats gagnant-gagnant authentiques.
Les 51 visites effectuées par Sa Majesté le Roi dans 26 Etats de toutes les régions du continent et les centaines d’accords signés dans des secteurs aussi divers que l’éducation, le développement agricole, l’économie, la finance, ou encore les affaires religieuses, témoignent de cette vision.
En outre, M. Kettani a fait observer sur le volet économique des relations Maroc-Afrique, les succès économiques du Maroc reconnus mondialement, lesquels représentent un atout précieux pour le programme d’intégration économique de l’Union africaine et pour des programmes spécifiques tels que ceux de l’Agenda 2063, précisant que le Maroc est le deuxième pays leader sur le continent pour les investissements étrangers directs en Afrique subsaharienne.
La stratégie économique développée par le Maroc en direction du continent africain est la concrétisation de la vision royale qui prône un co-développement en Afrique dans divers domaines clés pour notre avenir commun à l’instar de la sécurité alimentaire, des infrastructures, de l’inclusion bancaire et financière, des énergies renouvelables et de la croissance verte, a expliqué M. Kettani.
Et de poursuivre que l’expérience du Maroc datant de plusieurs décennies dans les affaires avec l’Europe, et les liens étroits qui unissent ses grandes sociétés dans tous les domaines avec leurs homologues européennes donnent au Maroc une position stratégique certaine en tant que trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.
En matière sécuritaire, l’Ambassadeur a mis en relief l’action particulière du Royaume dans la lutte contre le terrorisme et la préservation de la sécurité, relevant que le Royaume accueille annuellement l’opération “African Lion”, exercices militaires conjoints USA-Maroc, qui renforce la capacité militaire du Maroc qui dispense à des centaines d’officiers d’armées africaines une formation avancée dans les écoles militaires marocaines aux côtés d’officiers marocains.
S’agissant du volet migratoire, M. Kettani s’est fait l’écho des mesures de la nouvelle politique d’immigration et d’asile adoptées en 2014 sous Hautes Instructions de SM le Roi, fidèle et conforme aux engagements du Maroc en matière des droits de l’Homme et à une approche holistique qui vise à garantir l’accès des migrants aux droits et services fondamentaux.
Le diplomate a fait remarquer qu’en donnant l’exemple par sa politique reconnue mondialement, le Maroc a pris le leadership au niveau de l’Union africaine sur la question des migrations.
M. Kettani a aussi rappelé les liens religieux entre le Maroc et ses voisins musulmans africains qui sont extrêmement profonds, ainsi que la coopération dans les domaines de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle.
De son côté, l’enseignant chercheur ivoirien en sciences politiques, Eddie Gerard Guipie, a axé son intervention autour d’un plan en quatre parties, à savoir “une présentation géopolitique du Maroc”, “l’antériorité des relations maroco-subsahariennes”, “le modèle marocain dans la lutte contre le terrorisme” et “le soft power marocain en Afrique subsaharienne”.
Les relations entre l’Afrique subsaharienne et le Royaume du Maroc sont millénaires, a-t-il dit, ajoutant qu’au 20ème siècle, le Maroc fer de lance de l’émancipation et l’autodétermination des peuples africains est un des membres fondateurs de l’OUA.
Mettant en exergue la tradition de politique d’ouverture du Maroc vers l’Afrique subsaharienne, il a rappelé qu’à partir de 1964, le Royaume a déployé une véritable dynamique de densification de ses rapports avec ses voisins subsahariens.
Et de souligner que le Royaume a toujours été aux côtés des Etats africains par son engagement lors des Opérations de Maintien de la Paix (OMP) mises en œuvre dans certains pays qui ont traversé des conflits armés et ont subi de graves crises d’ordre humanitaire.
“Cette participation du Maroc dans ces OMP essentiellement en Afrique fait du Royaume le troisième pays francophone au monde contributeur à ces opérations onusiennes”, a enchaîné Eddie Gerard Guipie.
Evoquant la lutte contre le terrorisme, il a noté que la riposte du Maroc à la mesure de l’ampleur de la menace en fait un modèle, faisant observer que le Maroc a adopté une réforme religieuse unique pour reconstruire le champ religieux.
Il a rappelé dans ce sens la création de l’Institut Mohammed VI pour la formation des Imams, Morchidates et Morchidines qui reçoit des étudiants du Maroc et de l’Afrique, la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains pour promouvoir l’Islam modéré et la tolérance religieuse et assurer la sécurité spirituelle des Marocains et des Africains et leur présenter une bonne compréhension des percepts et nobles valeurs de l’Islam pour s’écarter des tentations extrémistes.
Depuis la mise en place d’un enseignement spécifique pour les morchidates au début des années 2000, le Maroc considère que la femme a un rôle de premier plan à jouer dans la lutte contre les idées extrémistes, a encore ajouté cet universitaire.
“Le Maroc s’est imposé comme un acteur de premier plan tant dans le maintien de la paix que dans la lutte contre le terrorisme”, a-t-il conclu.
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