Rabat – L’innovation sociale constitue un vecteur important dans la création de la valeur et de l’emploi, a affirmé, lundi, Adnane Addioui, membre de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD).
Intervenant lors d’une table ronde de discussion autour du rapport sur le « paysage de l’emploi au Maroc », élaboré par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) et la Banque mondiale (BM), M. Addioui a indiqué que l’innovation demeure la meilleure manière de créer la valeur ajoutée.
Il a également assuré que l’entreprenariat social constitue aujourd’hui un véritable modèle pour absorber les besoins des jeunes en matière d’emplois durable, en coûtant moins à l’État, en produisant de la valeur ajoutée et en employant plus dans des postes meilleurs en termes de rémunération.
De son côté, le président de la commission sociale à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Hicham Zouanat, a souligné que la création d’emplois est portée essentiellement par le secteur privé, précisant que 9 sur 10 postes d’emplois émanent de ce secteur.
Pour améliorer la création d’emploi au Maroc, M. Zouanat a identifié 3 aspects, à savoir la compétitivité, productivité, flexibilité et ce, en garantissant la qualification des salariés par le biais du système d’éducation, en plus de revoir les accords de libre-échange qui mettent les entreprises marocaines face à une rude épreuve de compétitivité.
Pour sa part, l’économiste et Senior Fellow au Policy Center for the New South, Aomar Ibourk a indiqué que la question de l’emploi au Maroc fait face à des défis structurels, notamment le niveau de la productivité et la faible participation des femmes et des jeunes.
Pour faire face à ces défis, l’économiste a préconisé le recours au renforcement des politiques publiques sur l’emploi, une meilleure structuration de l’économie marocaine, l’encouragement de l’entreprenariat, l’amélioration du climat des affaires, la promotion de l’innovation et l’amélioration de la réglementation du marché de travail.
Le président de la Fondation Jobs for Africa Jamal Belahrach a, quant à lui, insisté sur l’urgence de traiter la problématique de l’emploi différemment, notamment à travers l’entreprise qui crée de la richesse, et qui constitue le point d’entrée.
Il a évoqué le climat des affaires qui doit être amélioré, la compétitivité, à travers l’imposition d’une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sociale pour alléger le coût du travail, renouveler le dialogue social et améliorer les compétences, aussi bien des dirigeants que des collaborateurs.
Par ailleurs, le secrétaire général au HCP, Ayache Khellaf, a affirmé que le problème de l’emploi au Maroc est surtout lié au problème de transformation de structure économique.
Résultat de la première phase d’un programme d’études sur l’emploi mis en œuvre conjointement entre le Maroc et la BM, ce rapport livre un diagnostic de l’emploi qui analyse les données provenant principalement des enquêtes sur la main-d’œuvre et utilise de nouvelles méthodes analytiques pour cerner les principales tendances du marché du travail.
Les principaux défis recensés serviront de point de départ pour une analyse plus approfondie et la formulation de stratégies dans la prochaine phase du programme.
Ainsi, le rapport définit quatre priorités à savoir, « l’accélération de la transformation structurelle pour créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité dans les secteurs à plus haute productivité », « la promotion de la formalisation et l’amélioration de la qualité des emplois », « l’accroissement de la participation des femmes au marché du travail (PFMT) et la facilitation de l’accès des femmes à des emplois de meilleure qualité » et « le soutien des jeunes dans leur passage des études au marché du travail et l’abaissement du taux élevé de chômage chez les jeunes ».
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