Marrakech – L’Organisation du Monde Islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO) a fait part, vendredi à Marrakech, de sa détermination à créer au sein de l’Université Cadi Ayyad (UCA) de la Cité ocre, une Chaire dédiée à la recherche scientifique et qui sera baptisée “la Chaire ISESCO de la Diplomatie Civilisationnelle”.
Cette annonce a été faite par le directeur général de l’ISESCO, Salem Ben Mohamed Al Malek lors d’un colloque sous le thème “La diplomatie civilisationnelle : Lectures croisées”, occasion pour ce responsable de souligner que ladite Chaire sera “le début” d’une coopération fructueuse entre l’UCA et l’ISESCO.
Dans une allocution de circonstance, M. Ben Mohamed Al Malek a rappelé que l’ISESCO a créé 26 chaires et la vingt-septième chaire pourra être basée à l’Université Cadi Ayyad, faisant savoir que la nouvelle stratégie de l’ISESCO, qui envisage de créer 100 chaires à fin 2025, repose sur la conclusion d’une série de partenariats avec les universités dans divers domaines, notamment les chaires.
Le DG de l’ISESCO a relevé que le concept de diplomatie civilisationnelle en tant qu’idée ne se présente guère comme une alternative à la diplomatie traditionnelle, mais se veut un socle pour l’action civilisationnelle soutenue dans le monde diplomatique.
Et de poursuivre que “via cette initiative, l’ISESCO jette les bases de sa nouvelle vision”, se disant confiant quant à l’opportunité, ou plutôt, les opportunités qui se profilent à l’horizon pour une réédification des règles de l’action humaine non pas sur la base des intérêts nationaux étroits mais plutôt sur la portée de la communication universelle”.
Et de poursuivre que l’incarnation de la théorisation dans la réalité n’est nullement une entreprise aisée, mais “ce que nous savons de plus, c’est que tout acte fondé sur des bases scientifiques solides et créatives ne peut que bénéficier de succès et pouvoir perdurer”, notant que c’est dans cet esprit que l’ISESCO se dit fière de démontrer les significations de la complémentarité entre la théorie et la pratique.
Dans la foulée, il a expliqué que la démarche et la rigueur scientifiques adoptées par ladite Organisation consiste à soumettre tout concept nouveau à la critique, à l’examen, à la modification et à la correction, afin qu’il puisse être fondé sur des bases solides, à même de lui permettre d’être régi par les droits de la propriété intellectuelle.
La vice-présidente de l’Université Cadi Ayyad (UCA) à Marrakech, Mme Fatima Ifelahen, a loué, quant à elle, la place de choix qu’occupe l’université au Maroc comme à l’étranger, notant que cette place ne sera confortée davantage que si cette institution dédiée à la science et à la recherche ouvrira ses portes davantage vers les organisations internationales, en établissant avec ces dernières, des partenariats édifiants.
Dans la foulée, elle a mis en avant le rôle majeur que joue l’université marocaine pour promouvoir la recherche scientifique, encourager la formation et l’ouverture sur la société, et inculquer cette culture de la proactivité et de l’innovation. L’objectif étant de pouvoir exercer un impact positif sur la société et son développement.
Evoquant la diplomatie civilisationnelle, elle a indiqué que ce thème est d’actualité étant donné qu’il renvoie à un nouveau concept, qui n’est autre que l’œuvre de l’innovation et de la réflexion de l’ISESCO, faisant part de sa joie de voir l’université et ses différentes composantes, être la première à agir ensemble avec l’ISESCO, pour la consécration de ce concept, en faire un sujet de recherche et lui donner corps dans le cadre de l’action avec les partenaires de l’université comme dans le monde.
De son côté, le doyen de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales à Marrakech, Abdelkrim Taleb, a noté que la diplomatie civilisationnelle est un nouveau concept qui vient s’ajouter à d’autres termes comme la diplomatie parallèle, et celle générale entre autres, estimant que grâce à l’intelligence artificielle et à la révolution numérique, ce nouveau concept sera davantage clarifié et ce, grâce à l’apport de ces techniques modernes que connait le monde actuellement.
Et de poursuivre que ce concept n’est pas fondé sur les bases traditionnelles de la diplomatie classique et qu’il nécessitera de faire l’objet de consolidation et de théorisation, et d’être soumis à l’effort empirique.
Le directeur du Centre de recherches juridiques et d’analyse des politiques à l’UCA, Mohamed El Ghali, a pour sa part mis l’accent sur les rôles pédagogiques, scientifiques et culturels futurs de l’université, au prisme des changements intervenus actuellement, avec un focus sur la transition numérique et énergétique, ainsi que sur la problématique des ressources hydriques en raison des changements climatiques.
Sur un autre registre, il a salué l’initiative de l’ISESCO de la création d’une Chaire de la diplomatie civilisationnelle, une initiative, qu’il a qualifiée d’humaine par excellence.
La séance inaugurale de ce Colloque a offert l’opportunité aux multiples intervenants de s’attarder sur la diplomatie civilisationnelle, sa signification et sa genèse, en tant que concept scientifique en cours de consolidation, dans le cadre de ce qui est connu sous l’appellation des nouveaux circuits de la diplomatie, ce qui requiert la consolidation des règles d’une jurisprudence théorique inhérente à la conception de ce nouveau terme, émis par l’ISESCO et ce, à travers la contribution de la communauté scientifique de ses pays membres et l’action institutionnelle et participative concernant les questions de la Oumma Islamique.
Au menu de ce Colloque, de deux jours, qui connait la participation d’un parterre de personnalités parmi des professeurs, des experts et des chercheurs, figure l’examen de nombre de thématiques en rapport avec “la contribution dans la consolidation au plan théorique du concept de la diplomatie civilisationnelle”, “les rôles attendus des acteurs dans le domaine de la diplomatie civilisationnelle”, et “l’ISESCO, l’acteur institutionnel dans la création du concept de diplomatie civilisationnelle”.
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