Par Karim AOUIFIA
New York – L’air exaspéré, mais visiblement résigné, John D lance: «la supplice de haut niveau » vient de commencer pour les New-yorkais, notamment les résidants des environs du siège de l’ONU. L’imposant bâtiment de verre, temple de la diplomatie mondiale, voit converger les dirigeants des 193 Etats membres et les mesures de sécurité sont au maximum, dans le Midtown de Manhattan.
Certes, la semaine de haut niveau qu’accueille l’Assemblée générale des Nations Unies chaque année se démarque par ses délibérations sur les questions de l’heure dans un contexte de grandes incertitudes aujourd’hui. Pour plusieurs New-yorkais, comme John, ce rendez-vous est vu surtout comme un “casse-tête” qui perturbe le cours normal de la vie dans cette partie névralgique de la métropole américaine.
Des mesures draconiennes mises en place pour assurer la sécurité des hauts responsables participant à la grand-messe onusienne. De la fermeture de rues en passant par les protestations interminables et le vacarme causé par les hélicoptères et les véhicules de police, un grand nombre de résidents de Manhattan n’ont d’autre choix que de s’en remettre à la patience, alors que d’autres prévoient des solutions anticipatives comme le voyage en dehors .
“Ces mesures compliquent la circulation aussi bien pour les travailleurs que les résidents et les navetteurs”, écrit la chaîne américaine CBS News, ajoutant que les autorités de la ville exhortent les New-yorkais à utiliser les moyens de transport en commun pendant la période de l’Assemblée générale.
Cette situation intervient alors que New York enregistre la plus forte augmentation du nombre de véhicules. Les embouteillages aux Etats-Unis sont à leur pic depuis la pandémie de Covid-19. Elle survient également après que la gouverneure de l’Etat de New York, Kathy Hochul ait décidé de suspendre un projet qui allait alléger la circulation à Manhattan.
En vertu de ce plan, les automobilistes devaient s’acquitter d’une somme d’argent pour pouvoir emprunter les axes de l’île new-yorkaise.
Il s’agit d’un “cauchemar de plus” pour les habitants d’autant plus que la qualité du transport en commun de la mégapole ne fait pas l’unanimité.
Selon des statistiques officielles, le métro de New York a accusé 50% de retards de service supplémentaires cet été par rapport à la même période en 2023.
D’après l’agence Bloomberg, ce système vieux de plusieurs siècles a désespérément besoin de rénovation, mais les coûts pour les réaliser demeurent exorbitants.
A présent, l’Autorité de transportation de la métropole cherche actuellement à investir 65,4 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour rénover ses trains et ses stations, mais près de la moitié du budget proposé ne compte pas une source de financement solide, selon la même.
“Ce mois de septembre a déjà été difficile pour les usagers de la route à New York. La semaine dernière, un accident dans le tunnel Lincoln a entraîné des retards de 90 minutes pour les bus de New Jersey Transit, aggravant les embouteillages causés par les visiteurs de la Fashion Week de New York”, commente l’agence américaine Bloomberg.
Malgré ces difficultés exacerbées par les mesures prises dans le sillage de la session annuelle de l’AG de l’ONU, des voix s’élèvent pour apporter leur soutien à cet événement d’envergure qui réunit les dirigeants du monde sur des questions cruciales pour l’humanité.
“L’Assemblée générale des Nations Unies est un grand événement que la ville est fière d’accueillir chaque année, mais les New-Yorkais devraient faire leur part pour minimiser les embouteillages et rechercher des modes de transport alternatifs”, a lancé un haut responsable au sein du département du transport.
Abondant dans le même sens, le commissaire au bureau du maire de New York, Edward Mermelstein, estime dans un éditorial que la semaine de haut niveau de l’organisation onusienne apporte plus à la ville que les quelques jours d’embouteillages.
Citant un rapport sur l’impact économique de l’ONU, le commissaire indique que New York bénéficie d’un gain annuel de plus de trois milliards de dollars, précisant que ce chiffre a dépassé les quatre milliards de dollars en 2023.
“En cette période de l’année, les hôtels connaissent une flambée de la demande, tandis que les restaurants et les petites entreprises prospèrent, grâce à l’afflux des invités de l’ONU qui contribuent de manière significative aux secteurs de l’alimentation, de la vente au détail et des services de la ville”, a-t-il indiqué.
Au delà de difficultés temporaires et l’impact sur l’économie locale, d’autres jugent que cet événement d’envergure présente une opportunité pour la métropole américaine et les New Yorkais d’assumer un rôle de premier plan, aux côtés de la citadelle onusienne du multilatéralisme: l’espoir d’aider à façonner un avenir meilleur pour tous.
Cet article Session annuelle de l’AG de l’ONU… casse-tête pour les New-yorkais, aubaine pour les affaires est apparu en premier sur MAP Express.