Chambre des représentants : débat sur les moyens d’améliorer l’enseignement supérieur au Maroc

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Rabat – La Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants a examiné, lundi, plusieurs questions relatives à la politique publique en matière de recherche scientifique, en présence du ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui.

La commission s’est également penchée sur les résultats des projets de création de nombre d’établissements universitaires dans les différentes régions du Royaume, ainsi que la situation des étudiants marocains de retour d’Ukraine.

Les membres de la commission ont salué la volonté “sérieuse” et les efforts consentis par le ministère de tutelle pour réformer le système d’enseignement supérieur, relevant néanmoins un certain nombre de questions et de lacunes du système, notamment en ce qui concerne la qualité de l’enseignement, l’efficience de l’apprentissage scientifique, les budgets insuffisants alloués à l’enseignement supérieur et à la recherche, et les disparités territoriales en termes d’accès à l’enseignement supérieur.

Dans ce sens, ils ont appelé à renforcer l’investissement dans l’économie du savoir, d’accorder davantage d’importance à l’innovation et au développement de la recherche scientifique et technologique, de s’appuyer sur un modèle pédagogique efficace basé sur l’élargissement de la base de l’enseignement supérieur, la diversification de ses branches et son adaptation aux nouveaux métiers à l’ère de la digitalisation et de l’intelligence artificielle, en plus d’augmenter le budget dédié à la recherche scientifique.

Les membres de la commission ont, en outre, souligné l’importance de capitaliser sur les acquis du système de l’enseignement supérieur, mettant en avant la nécessité d’accompagner les transformations que connaît le monde en termes d’ingénierie universitaire, de branches proposées et de spécialités enseignées, tout en offrant des formations aux cadres universitaires dans les domaines de l’encadrement et les techniques de communication.

Ils ont, par ailleurs, appelé le ministère de tutelle à ne pas prendre de décision concernant l’annulation de projets liés aux noyaux universitaires et aux facultés poly-disciplinaires avant d’avoir trouvé des formules adéquates pour assurer l’accès à l’enseignement supérieur au niveau des provinces ne disposant pas de structures universitaires, à l’instar de la mise en place de pôles universitaires conformément aux principes de la régionalisation avancée, ou encore de la capitalisation sur l’expérience de l’enseignement à distance adopté en raison de la pandémie du Covid-19.

La commission s’est aussi arrêtée sur la nécessité de généraliser les bourses universitaires et d’améliorer les services de logement et de restauration dispensés aux étudiants, d’autant plus qu’un grand nombre est issu de milieux à revenu limité.

S’agissant de la question des étudiants de retour d’Ukraine, les membres de la commission ont mis en avant l’action proactive du gouvernement, qui a permis d’assurer le retour des étudiants marocains dans de bonnes conditions.

Ils ont salué, dans ce sens, les options proposées quant à l’avenir de ces étudiants, affirmant qu’il incombe au gouvernement de leur apporter les solutions adéquates, car ils sont considérés comme victimes de la guerre en Ukraine.

Répondant aux questions soulevées par les membres de la commission parlementaire, M. Miraoui a indiqué que le développement des compétences dans le domaine de la recherche scientifique est désormais une préoccupation majeure compte tenu des enseignements tirés de la pandémie du Covid-19, en particulier en ce qui concerne la nécessité d’assurer la souveraineté dans certains domaines vitaux liés à la santé, la sécurité alimentaire, l’énergie et le numérique.

Le ministère œuvre à jeter les bases d’une recherche scientifique aux normes internationales et dynamique grâce à une nouvelle génération d’étudiants doctorants, des institutions de recherche thématiques autour des priorités nationales de développement, et un système intégré d’innovation basé sur un partenariat solide entre l’université et son environnement économique et social, a-t-il précisé.

En ce qui concerne la vision du gouvernement pour améliorer le système pédagogique de l’enseignement supérieur, le ministre a expliqué qu’elle repose sur la mise en place d’une réforme globale et intégrée basée sur un système d’orientation efficace et efficient, des approches renouvelées et innovantes, et la prise en compte des compétences propres des étudiants en tant que partie intégrante du processus de formation, et ce en vue de renforcer l’employabilité des diplômés et soutenir leurs capacités d’adaptation aux évolutions du marché de travail.

Il a, en outre, relevé que l’application du système de Bachelor s’est faite sans se baser sur le cahier des normes pédagogiques et sans l’adoption du projet de décret qui le régit.

M. Miraoui a également noté que le ministère n’a pris aucune mesure portant sur l’annulation de projets liés aux noyaux universitaires et aux facultés poly-disciplinaires tel que relayé par certains médias et sur les réseaux sociaux, faisant savoir qu’un ensemble de projets programmés depuis des années enregistrent des difficultés liées au foncier ou à la lenteur dans la mise en œuvre, pour des raisons qui n’impliquent en aucun cas le ministère.

En revanche, le ministre a évoqué des projets qui sont à un stade avancé de réalisation ou déjà achevés, certains ayant même accueilli leur première promotion d’étudiants durant l’année universitaire 2020-2021, disant que cela n’empêche pas de se pencher sur les projets proposés afin d’évaluer leur efficacité et leur capacité à contribuer à l’amélioration de l’offre universitaire.

Concernant les étudiants de retour d’Ukraine, M. Miraoui a expliqué que le nombre d’étudiants inscrits en médecine dentaire et en pharmacie dépasse la capacité d’absorption des facultés marocaines.

La possibilité pour ces étudiants de poursuivre leurs études au Royaume après des concours d’accès, l’adoption de l’option “N-1” pour les étudiants en deuxième année et plus en tenant compte des normes pédagogiques nationales, ou encore la possibilité pour ces étudiants de poursuivre leurs études dans un pays de l’Europe de l’Est avec un système éducatif similaire à l’Ukraine, sont toutes des options toujours en cours d’examen, a relevé le ministre.

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