La contribution du Maroc à un modèle africain de développement commun mise en avant à Ottawa

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Ottawa – A l’occasion de la Journée mondiale de l’Afrique, l’ambassadeur du Maroc au Canada, Souriya Otmani, a mis en avant, jeudi à Ottawa, la contribution du Royaume à la construction d’un modèle continental de développement commun.

Fort de la particularité de sa relation historique et religieuse avec l’Afrique qui s’inscrit dans un schéma inédit autour des questions de co-développement, de solidarité sud-sud renforcée et de forte dimension sociale, le Maroc s’est toujours efforcé de contribuer à la construction d’un modèle continental de “développement commun”, à travers un ensemble de projets et de programmes menés dans un grand nombre de pays africains, a-t-elle expliqué lors d’un événement marquant la célébration de la journée mondiale de l’Afrique organisé à l’Université d’Ottawa.

Elle a relevé que ces projets visent notamment à promouvoir les infrastructures, les formations universitaire et professionnelle, mais aussi et surtout le renforcement de la souveraineté alimentaire et énergétique, la sécurité sanitaire, la valorisation des ressources internes et le renforcement des systèmes industriels.

Lors de cet événement organisé à l’initiative du Groupe des ambassadeurs africains accrédités au Canada, Mme Otmani a souligné que le Maroc croit au potentiel africain et fait pleinement confiance au continent, notant que le Royaume est aujourd’hui le 1er investisseur africain en Afrique de l’Ouest et le 2è investisseur africain sur le continent. “C’est l’un des pays dont les entreprises sont les plus présentes à travers l’Afrique, soit dans plus d’une trentaine de pays”, a-t-elle précisé.

Relevant les grands défis auxquels est confronté le secteur agricole en Afrique, liés notamment aux conditions environnementales, au phénomène récurrent de la sécheresse et à l’approvisionnement en eau potable et en eau d’irrigation, l’ambassadeur a souligné la nécessité de développer et multiplier les partenariats multilatéraux qui vont permettre d’obtenir des résultats positifs en matière d’augmentation des rendements agricoles.

Elle a, dans ce cadre, émis l’espoir que l’opérationnalisation de la Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf) contribue à mettre en place tous les mécanismes à même de permettre à ce secteur vital de l’économie africaine de révéler son plein potentiel et de permettre à l’Afrique d’assurer sa souveraineté alimentaire.

La diplomate a réitéré, à ce propos, la conviction du Maroc que la Zlecaf représente une “opportunité unique” pour faire émerger des champions africains dans le domaine de la sécurité alimentaire mais aussi dans tous les autres domaines, notant que cette initiative positionnera le continent comme un pôle incontournable de la croissance mondiale et de la compétitivité.

Elle constituera aussi une occasion pour mettre en mouvement les forces vives du continent, accélérer l’entreprenariat et créer des emplois pour les jeunes du continent, a indiqué Mme Otmani, ajoutant que les acteurs principaux et premiers bénéficiaires de la Zlecaf seront les Africains.

L’opérationnalisation de la Zlecaf, la plus grande zone de libre-échange au monde, permettrait d’ouvrir un marché d’environ 1,3 milliard de consommateurs avec un PIB de 3,4 trillions de dollars et d’accroître le commerce intra-africain, en éliminant les barrières tarifaires et non-tarifaires à l’échelle de l’Afrique, a-t-elle signalé, ajoutant que cela va contribuer à créer plus d’opportunités et d’emplois pour les citoyens africains, à développer les chaînes de valeur régionales et à renforcer les infrastructures et les bases du commerce intracontinental.

A ce propos, l’ambassadeur a estimé que le Canada “doit jouer un rôle de premier plan” dans sa coopération en matière agricole et de sécurité alimentaire avec l’Afrique, notant que le pays nord américain et ses partenaires du G7 doivent aider au changement de perception des membres de leur communauté d’affaires sur le continent et de les convaincre de venir investir dans tous ces domaines vitaux pour l’Afrique et l’humanité.

“Il faut aider les petits agriculteurs, assurer la formation des jeunes et des femmes et le financement de la recherche en matière d’agriculture”, a-t-elle insisté.

Evoquant des facettes de la coopération sud-sud Maroc-Afrique dans le domaine agricole, Mme Otmani a fait référence aux actions et interventions en Afrique du Groupe OCP, champion mondial en matière de phosphates et de produits dérivés.

Le Maroc, à travers la création de OCP Africa, filiale de l’OCP, s’est engagé dans une politique concrète de soutien au développement agricole, de sécurisation alimentaire et d’accompagnement de la révolution verte en Afrique depuis plusieurs années, et ce via une batterie d’actions visant à soutenir la production agroalimentaire du continent, a-t-elle poursuivi.

La diplomate marocaine a, en outre, précisé que le groupe OCP exporte plusieurs centaines de milliers de tonnes d’engrais vers une quinzaine de pays en Afrique et apporte aussi son expertise et son savoir-faire technique aux agriculteurs africains, tout en investissant dans la recherche et l’innovation en partenariat avec des universités et instituts de recherche marocains et africains pour développer des fertilisants adaptés aux conditions agri-écologiques des terres africaines et à des coûts très abordables.

Pour sa part, le président du Africa Study Group (ASG), relevant du Conseil international du Canada (CIC), Cheickh Tidyane Bangoura, a rappelé que le Maroc a plaidé devant le Comité des Représentants permanents de l’Union africaine (COREP) pour l’opérationnalisation effective de la Zlecaf comme étant une étape cruciale vers la réalisation de l’intégration régionale du continent.

Sur le plan énergétique, a-t-il relevé, le Maroc et le Nigeria s’attèlent à la réalisation d’un gazoduc entre les deux pays qui traverse un groupe de pays à l’ouest du continent. Il s’agit, selon lui, d’une initiative ambitieuse pour valoriser les capacités des ressources africaines, remodeler la carte énergétique régionale, promouvoir les capacités logistiques et compétitives du gaz africain et renforcer sa position sur le marché européen.

“Ces initiatives sont l’expression de la foi des Marocains et de leurs Rois dans les principes de coopération Sud-Sud, de solidarité et de coopération entre les pays du continent africain”, a-t-il dit lors de cet événement organisé conjointement avec l’Université d’Ottawa, soulignant qu’il s’agit là d’une doctrine de référence pour la diplomatie marocaine depuis l’indépendance.

Ont également participé à cet événement, le recteur de l’Université d’Ottawa, les représentants du ministère canadien des Affaires étrangères, des étudiants et professeurs de diverses universités, des membres du corps diplomatique d’Ottawa et des membres de la diaspora africaine et de la communauté canadienne des affaires.

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