Le dialogue social, crucial pour la création d’emplois décents

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Rabat – Le dialogue social, en tant qu’élément de performance économique et mécanisme incluant tous types de négociation et de consultation entre les représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs, joue un rôle crucial dans la création d’emplois décents, a souligné, lundi à Rabat, l’économiste et Senior fellow au Policy center for the new south (PCNS), Larabi Jaidi.

Intervenant lors d’une session initiée sous le thème « Le rôle du dialogue social dans la lutte contre l’impact des crises sur la productivité et le marché du travail » dans le cadre de la 6ème édition du Forum parlementaire sur la justice sociale, M. Jaidi a indiqué que le dialogue social est véritablement impacté par la nature du marché du travail, les différentes composantes de ce marché, ainsi que les orientations générales régissant le fonctionnement de celui-ci.

« Il est vrai que les mécanismes du dialogue social ne peuvent à aucun moment remplacer les politiques publiques d’emploi, mais puisque le dialogue est impacté par ces mêmes mécanismes et par la nature du marché du travail, il est crucial que celui-ci contribue à la modernisation du marché du travail », a-t-il estimé.

Après avoir mis en exergue la nécessité de réfléchir à des mécanismes de planification stratégique et de suivi, en plus de l’instauration d’une stratégie de dialogue social, pour que la stratégie de relance économique du pays soit appropriée par tous les acteurs, M. Jaidi a souligné qu’en dépit du développement de l’économie marocaine, la problématique de la création d’emploi constitue un défi majeur actuellement, notamment en période de crise caractérisée par « un manque de visibilité » et une « transformation permanente des mécanismes d’organisation économique ».

En vue de promouvoir le travail décent et de faciliter la transition de l’informel à l’économie formelle, a-t-il dit, il est nécessaire de créer un environnement politique propice, indispensable au plein épanouissement du dialogue social et au développement d’organisations d’employeurs et de travailleurs, fortes, indépendantes et représentatives.

Expert en dialogue social, Jamal Rhmani, a pour sa part, mis la lumière sur le rôle essentiel de la démocratisation du dialogue social dans la création d’une véritable dynamique de relance économique.

« Le dialogue social peut contribuer à améliorer la productivité et la croissance économique, d’une part, et à stimuler l’innovation, d’autre part », a-t-il précisé tout en affirmant que les différentes expériences du Royaume, qu’elles soient en matière de dialogue bilatéral ou tripartite montrent que le pays est amené à déployer davantage d’efforts en ce sens.

Il a également souligné que le dialogue social tripartite donne aux partenaires du contrat social l’occasion d’examiner des questions sociétales plus larges induites par le changement et d’orienter les différentes réponses politiques.

Pour sa part, Rachid Filali Meknassi, juriste et professeur de l’enseignement supérieur à l’université Mohammed V à Rabat, qui a rappelé que le dialogue social est pleinement présent dans les différents programmes et références de l’organisation internationale du travail (OIT), a souligné que celui-ci, basé sur le respect de la liberté d’association et la reconnaissance effective du droit de négociation collective, a un rôle crucial à jouer dans la conception de politiques de promotion de la justice sociale.

Les travaux de la 6ème édition du Forum parlementaire sur la justice sociale se sont ouverts, lundi matin à Rabat, sous le thème  »Dialogue social et défis de l’État social », à l’initiative de la Chambre des conseillers en partenariat avec le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE).

La session inaugurale de cette édition, organisée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, s’est déroulée en  présence du président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, du président de la Chambre des conseillers, Naama Mayara, du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et du président du CESE, Ahmed Rida Chami.

Cette édition intervient dans un contexte marqué par l’émergence d’une nouvelle génération de droits économiques, sociaux et culturels et l’apparition de nouveaux acteurs sociaux et de nouvelles formes d’interaction des citoyens avec les questions sociétales.

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