Casablanca – Saïd Amaghdir, président de la commission financement et investissement des TPE et PME au sein du Club des dirigeants, présente, dans un entretien à la MAP, un état des lieux de l’épargne au Maroc, tout en mettant l’accent sur les moyens à mettre en œuvre en vue de mobiliser l’épargne au service de la relance.
1- Quel état des lieux dressez-vous de l’épargne au Maroc ?
A l’heure d’aujourd’hui, l’épargne totalise pratiquement plus de 876 milliards de dirhams (MMDH), constituée dans sa grande proportion de dépôts bancaires à hauteur de 82,7%, suivi des placements en assurance vie et des actifs sous forme de valeurs mobilières, avec des parts respectives de 10,8% et 6,5%.
L’année 2020 était une année de crise. La multiplication des périodes de confinement et des mesures de restriction ont limité les possibilités de consommer. Résultat : les épargnants et les ménages ont accumulé du cash, ce qui explique d’ailleurs le fait que la monnaie fiduciaire a connu un record très important pendant cette période. On a donc assisté par la suite à une baisse significative des valeurs mobilières.
Durant l’année en cours, l’épargne se dirige plutôt vers le marché des capitaux et essentiellement vers les OPCVM qui dépassent la barre de 600 MMDH, pratiquement plus que la moitié du PIB national. De belles performances seraient alors au rendez-vous !
2- Quel rôle l’épargne devrait-elle jouer dans la relance de l’économie nationale ?
Afin de soutenir l’effort de la relance économique, la mobilisation de l’épargne est plus que jamais essentielle pour financer les différents secteurs de l’économie.
Pour ce faire, il s’agit principalement de mettre en place des incitations fiscales permettant d’orienter cette épargne vers les marchés des capitaux, ainsi que de mettre en œuvre les projets en suspens, notamment les plans d’épargne en action, et les plans d’épargne logement et entreprises.
D’autres pistes permettraient aussi de capter de l’épargne supplémentaire à travers des contrats en unités de compte que les compagnies d’assurance sont en train de lancer depuis près de deux ans.
Finalement, les ménages souhaitent avoir des supports d’investissement qui leur donnent droit à une exonération à l’entrée surtout dans le cas de la retraite à même de profiter de la performance des marchés financiers.
3- Quelles sont les difficultés qui entravent la mobilisation de l’épargne ?
Il est question de sensibiliser davantage à l’importance de l’épargne mais surtout d’offrir des incitations financières afin d’encourager les ménages à l’épargne, notamment à long terme.
Dans ce sens, le développement de l’éducation et de l’inclusion financière demeure fondamental pour stimuler l’épargne nationale. Le but est de réfléchir pour pouvoir mobiliser le maximum d’épargne et donc de sortir de l’étape de la thésaurisation vers celle des placements rentables qui, en matière de fiscalité, sont attrayantes et intéressantes.
Les contrats en unités de compte peuvent permettre aux compagnies d’assurance de collecter de l’épargne à travers même des supports très intelligents, totalement transparents et performants.
Outre ces supports, des plans d’épargne sont à mettre en place. Ces supports ne peuvent qu’apporter une valeur ajoutée et donc drainer de l’épargne vers l’investissement.
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